« Jérusalem en 2024 » : Un mur de fer israélien sur les ruines des représentations diplomatiques
Pendant des décennies, les représentations diplomatiques et onusiennes ont observé la situation à Jérusalem-Est. Mais cette année, elles se trouvent elles-mêmes en danger.
Ce danger découle de décisions sans précédent prises par Israël dans le cadre de sa volonté de contrôler seule la ville sainte.
Parmi ces décisions figure l’interdiction par le gouvernement israélien, pour la première fois depuis 1967, d’ouvrir des représentations diplomatiques dans la ville, parallèlement à des mesures visant à éliminer la présence de l’UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens.
Les représentations occidentales et onusiennes se retrouvent ainsi dans une situation inédite depuis des décennies, sans aucune perspective d’arrêt de ces mesures, qui ont été légalisées par la Knesset israélienne.
Non seulement ces institutions se trouvent menacées, mais elles sont parfois contraintes de quitter la ville où elles œuvrent depuis de nombreuses années, sous prétexte tantôt de reconnaissance de l’État palestinien, tantôt d’accusations de soutien à des organisations hostiles à Israël.
Espagne et Norvège dans la ligne de mire
Après avoir reconnu l’État palestinien en mai dernier, l’Espagne a été sanctionnée par Israël, qui a interdit à son consulat général à Jérusalem-Est de fournir des services consulaires aux Palestiniens résidant en Cisjordanie.
Depuis des décennies, le consulat général espagnol à Jérusalem offre des services, notamment des visas, aux Palestiniens de Jérusalem-Est, de Cisjordanie et de Gaza.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a annoncé qu’il avait ordonné au consulat espagnol de cesser de fournir des services consulaires aux Palestiniens de Cisjordanie à compter du 1er juin dernier.
De son côté, la Norvège a annoncé en août la fermeture de son bureau dans la localité d’Al-Ram, au nord de Jérusalem, après qu’Israël a annulé l’accréditation des diplomates norvégiens y travaillant, en réponse à la reconnaissance par Oslo de l’État palestinien plus tôt cette année.
La Knesset en première ligne
En août, la Knesset a adopté une loi interdisant l’ouverture de représentations officielles étrangères à Jérusalem si elles ne sont pas reconnues par l’État d’Israël. Cette loi vise à renforcer le statut de Jérusalem comme capitale israélienne et à encourager l’installation d’ambassades étrangères dans la ville.
L’UNRWA en péril
La situation de l’UNRWA est encore plus critique, après qu’Israël a décidé de supprimer complètement sa présence à Jérusalem à partir de 2025. Deux lois adoptées en octobre obligent l’agence à cesser toute activité dans les zones sous souveraineté israélienne, y compris Jérusalem-Est.
Israël a également ordonné l’évacuation du siège principal de l’UNRWA dans le quartier de Sheikh Jarrah, prévoyant d’y construire une colonie.