Iran Garde ses Navires Commerciaux en Mer Rouge en Prévision d’une Riposte Israélienne
Washington laisse entendre une restriction des mouvements d'Abdollahian lors de sa participation aux réunions de l'ONU au milieu des efforts visant à renforcer les sanctions contre l'Iran
L’agence semi-officielle de presse Tasnim a cité mercredi le commandant naval Shahram Irani disant que la marine iranienne accompagnera les navires marchands iraniens en Mer Rouge selon l’agence Tasnim semi-officielle, alors que les menaces israéliennes de riposter à l’attaque par missiles et drones se font entendre.
« Il a ajouté : « Nous accompagnons nos navires depuis le golfe d’Aden jusqu’au canal de Suez et sommes prêts à protéger également les navires d’autres pays », insistant sur le fait que « le destroyer Jamaran est actuellement présent dans le golfe d’Aden et continuera sa mission jusqu’à la Mer Rouge ».
De son côté, le commandant des forces terrestres de l’armée iranienne, le général Kioumarth Heidari, a insisté sur le fait qu’il « n’y aura pas de compromis avec l’agresseur des terres iraniennes », ajoutant : « Que le régime sioniste sache que s’il essaie de commettre une erreur, il recevra une réponse écrasante qui le fera regretter ».
L’Iran a menacé la navigation maritime dans la région alors que la société M.S.C., dont les autorités iraniennes ont saisi le mois dernier le navire M.S.C. Arias, composé de 25 membres d’équipage, a déclaré que des discussions étaient en cours avec les autorités iraniennes pour leur libération.
L’Iran a saisi le navire battant pavillon portugais le 13 avril, affirmant plus tard que la raison en était une « violation des lois maritimes ».
La société a déclaré dans un communiqué : « Nous travaillons également avec les autorités iraniennes pour libérer la cargaison », tandis que le Portugal a convoqué hier mardi l’ambassadeur iranien pour condamner l’attaque menée par Téhéran contre Israël en début de semaine et demander la libération immédiate du navire battant pavillon portugais.
La société Zodiac Maritime a déclaré dans un communiqué que la compagnie de navigation internationale M.S.C. avait affrété le navire Arias auprès de la société Jortugal Shipping, une filiale de Zodiac, ajoutant que la compagnie M.S.C. était responsable de toutes les activités du navire. Le businessman israélien Eyal Ofer possède une participation dans Zodiac.
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Scénarios de riposte de l’Iran après le ciblage de son consulat : les moyens et les fronts possibles
Dans un contexte de menaces israéliennes croissantes, le président iranien Ebrahim Raïssi a lancé de nouvelles mises en garde à Israël contre toute attaque contre son pays, déclarant que « la dernière attaque était punitive et limitée ».
Téhéran a averti Tel Aviv de faire face « avec force et sévérité » à toute attaque contre le territoire iranien lors d’un défilé militaire de l’armée iranienne à l’occasion de sa journée nationale, selon l’agence de presse iranienne IRNA.
Le Président iranien lance un avertissement au milieu des menaces israéliennes de représailles
Le secrétaire britannique aux Affaires étrangères, David Cameron, a déclaré qu’il est clair qu’Israël a décidé de riposter à l’attaque iranienne et qu’il espère qu’ils le feront de manière à limiter au maximum l’escalade.
Cameron a déclaré aux journalistes en Israël mercredi : « Il est clair que les Israéliens ont pris la décision d’agir… nous espérons qu’ils le feront de manière à ne pas entraîner une escalade autant que possible ».
Il a ajouté que son pays souhaite imposer des sanctions coordonnées à l’Iran et a déclaré : « Le G7 devrait envoyer un message clair » à l’Iran.
De son côté, le conseiller à la sécurité nationale américaine, Jake Sullivan, a annoncé que de nouvelles sanctions seraient imposées à l’Iran en raison de sa réponse militaire à Israël, déclarant dans un communiqué publié mardi soir que « le président Joe Biden coordonne une réponse globale à l’Iran avec les membres du Congrès et les alliés et partenaires des États-Unis ».
Il a indiqué que de nouvelles sanctions seraient imposées à l’Iran dans ce contexte, ajoutant : « Dans les prochains jours, les États-Unis imposeront de nouvelles sanctions visant l’Iran ».
Concernant les domaines des sanctions, il a déclaré qu’elles incluent « les programmes de missiles et de drones iraniens, les organisations soutenant le ministère de la Défense iranien et la Garde révolutionnaire ».
Il a révélé que Washington continue de renforcer l’intégration des systèmes de défense aérienne et antimissile ainsi que des systèmes d’alerte précoce au Moyen-Orient contre les capacités de missiles et de drones de l’Iran.
Il s’attend à ce que des pays alliés et d’autres partenaires imposent des sanctions à l’Iran après les États-Unis, soulignant que « ces nouvelles sanctions et autres mesures continueront de faire pression sur l’Iran pour qu’il contrôle ses capacités militaires, l’affaiblisse et fasse face à tous ses comportements problématiques ».
Les États-Unis ont laissé entendre la possibilité de restreindre les déplacements du ministre des Affaires étrangères iranien Hossein Amir-Abdollahian s’il vient dans le pays pour participer à des réunions de l’ONU.
En réponse à une question sur l’octroi ou non d’un visa à Amir-Abdollahian, le porte-parole du département d’État américain, Matthew Miller, a déclaré lors d’une conférence de presse mardi : « Je ne m’attends pas à voir le ministre des Affaires étrangères iranien dans de nombreux endroits en dehors des Nations unies s’il participe à la réunion de l’ONU », indiquant la possibilité d’imposer des restrictions importantes aux déplacements de diplomates spécifiques.
Auparavant, la mission iranienne auprès des Nations unies a confirmé qu’Amir-Abdollahian serait à New York demain, jeudi, pour une séance du Conseil de sécurité de l’ONU concernant les attaques israéliennes contre la bande de Gaza.
Mardi, le sénateur républicain James Lankford a appelé le département d’État à révoquer le visa d’entrée d’Amir-Abdollahian aux États-Unis, justifiant sa demande par la réponse militaire de l’Iran à Israël.
L’administration du président précédent, Donald Trump, avait refusé d’accorder un visa au précédent ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, pour participer à une réunion des Nations unies.