Intérieur houthi… le terrorisme revêtu de grades militaires
Les Yéménites vivant dans les zones contrôlées par les Houthis n’ont cessé de dénoncer la «brutalité de la répression» et la dureté de la vie sous un «régime terrorisant».
Selon des observateurs, le ministère de l’Intérieur contrôlé par les Houthis est devenu le symbole des années de souffrance à Sanaa, après avoir renvoyé plus de 13 000 officiers, sous-officiers et soldats du ministère, remplacés par les cadres et membres de la milice.
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Les institutions de l’Intérieur ont également été utilisées comme outils d’espionnage contre les opposants, et comme instruments de répression contre les Yéménites, y compris les travailleurs humanitaires.
Les milices houthies ne se sont pas contentées de déraciner les agents et officiers du ministère de l’Intérieur ; elles ont nommé leurs propres cadres et dirigeants à tous les postes principaux et sensibles de ce ministère et de ses agences, afin de garantir leur loyauté absolue, comme le révèlent leurs structures hiérarchiques.
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Les Houthis ont modifié les institutions du ministère de l’Intérieur non reconnu, construisant près de huit nouvelles administrations sous la structure organisationnelle du ministère, composé de 35 administrations et secteurs, dirigés par l’oncle du chef du mouvement, Abdelkarim Amir al-Din al-Houthi.
Alors que les informations restent contradictoires concernant son sort depuis le raid israélien du 28 août dernier qui a frappé le gouvernement de l’insurrection et le chef d’état-major des milices, Abdelkarim al-Ghamari, révélant la tête de la structure interne du ministère de l’Intérieur de la milice, afin de mettre en lumière la «houthisation» des institutions et leur exploitation comme instruments de répression sectaire contre le peuple yéménite.
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La tête de la structure
À la tête de la structure du ministère de l’Intérieur contrôlé par la milice se trouve Abdelkarim al-Houthi (l’oncle du chef des milices), considéré comme le premier responsable sécuritaire du groupe. Il est assisté de son adjoint Abdelmajid al-Murtada (général), de son directeur de cabinet Mohammed al-Dhahayani (brigadier), ainsi que d’un cadre nommé Hussein Abdullah al-Saadi (colonel), responsable de la planification au bureau du ministre.
L’influence du ministre de l’Intérieur s’étend via ses représentants jouant le rôle de délégués dans les secteurs et les administrations, plus de 64 responsables intervenant dans toute affaire sécuritaire au nom de l’oncle du chef de la milice.
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Les forces de sécurité centrale constituent l’ossature du ministère de l’Intérieur de la milice. Elles sont placées directement sous l’autorité d’Abdelkarim al-Houthi, et disposent de branches dans toutes les provinces, dirigées notamment par Abdelhaq al-Saraji (colonel) à Sanaa, Hussein al-Mahdi (brigadier) dans la capitale, Mohammed Ahmed al-Hamis (colonel) à Hodeïda, et Mohammed al-Yousfi (colonel) à Saada.
La formation des forces d’intervention rapide (Al-Najda) arrive en second lieu, avec également des branches dans toutes les provinces, suivies par l’administration de la garde des installations et de la protection des personnalités, les forces d’intervention rapide, les forces anti-émeutes, la police touristique, la police judiciaire, toutes subordonnées à l’oncle du chef houthi.
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Ces groupes de sécurité sont armés d’armes moyennes et lourdes, notamment de véhicules blindés équipés de tourelles de tir de calibre 12.7 mm, ainsi que de pièces d’artillerie de type B10.
Outre Abdelkarim al-Houthi, certaines figures sont directement liées au chef de la milice, comme Nayef Abu Kharfasha, directeur de la sécurité à Amran, Hadi al-Kahlani (ancien garde du corps personnel), ainsi que le fils de son frère, Ali Hussein al-Houthi.
Ali Hussein al-Houthi occupe trois postes au ministère de l’Intérieur : commandant des forces d’Al-Najda, directeur du commandement et du contrôle, et sous-secrétaire du secteur de la sécurité et du renseignement. En réalité, il est le chef du service de renseignement de la police que les Houthis ont établi en 2023.
