Intentions « agressives » annulent un accord militaire : le Niger ferme sa porte sud à la CEDEAO
Les intentions « agressives » de son voisin le Bénin ont poussé le Niger à annuler un accord de coopération militaire et à fermer une porte du sud que la CEDEAO avait prévu d’utiliser en cas d’intervention militaire.
Les responsables militaires au pouvoir au Niger ont accusé leur voisin le Bénin de « contempler une agression » contre leur pays, annonçant l’annulation de l’accord de coopération militaire signé entre les deux nations en 2022.
Dans un communiqué officiel diffusé à la télévision d’État, le régime militaire de Niamey a déclaré avoir décidé d’annuler l’accord avec le Bénin le 11 juillet 2022, après avoir appelé à plusieurs reprises à son respect, mais leurs appels sont restés sans réponse à Cotonou.
Les dirigeants militaires, arrivés au pouvoir par un coup d’État, ont ajouté : « Le Bénin a choisi de contempler une agression contre le Niger au lieu de le soutenir. »
Ils ont poursuivi dans leur déclaration : « La République du Bénin a autorisé le déploiement de mercenaires et d’équipements militaires dans le cadre d’une agression contre le Niger, comme le souhaite la France en coopération avec certains États de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). »
Le régime militaire a réitéré son souhait « d’éviter l’escalade ».
Porte du Sud
Le Bénin partage une frontière au sud avec le Niger, et par cette voie, la CEDEAO prévoit d’intervenir dans le pays où son armée a renversé le régime du président Mohamed Bazoum, au cas où toutes les voies diplomatiques seraient épuisées.
Depuis des semaines, la CEDEAO menace d’intervenir militairement au Niger pour rétablir l’ordre constitutionnel et ramener Mohamed Bazoum au pouvoir, malgré le fait que le président destitué soit détenu et refuse de démissionner.
L’accord que les militaires ont annoncé annuler concerne notamment l’échange de renseignements militaires et d’une assistance aérienne pour surveiller les mouvements des djihadistes et mener des opérations conjointes.
Ces derniers mois, le nord du Bénin, frontalier du Niger et du Burkina Faso, a été le théâtre d’attaques terroristes et d’opérations d’infiltration.
Le week-end dernier, les nouvelles autorités de Niamey ont accusé la France de se préparer à une « agression » en déployant des « forces » dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, mais Paris, qui ne reconnaît pas le régime militaire de Niamey, a démenti ces accusations.
Le 3 août, les généraux au pouvoir à Niamey ont annulé de nombreux accords militaires avec la France, affirmant que la présence de 1 500 soldats français sur leur territoire était devenue illégale.