Hichem Mechichi s’apprêtait à former un gouvernement de technocrates
Le Premier ministre tunisien désigné, Hichem Mechichi, a annoncé hier Lundi qu’il s’apprêtait à former un gouvernement de technocrate sans couleurs politiques, à cause du désaccord entre les partis de la Tunisie.
En outre, la décision de Mechichi est un bras de fer entamé, en le mettant dans une confrontation direct, avant même que d’avoir commencé, avec le parti islamiste Ennahdha, qui est largement majoritaire au Parlement et qui avait rejeté d’un gouvernement sans partis politiques. En effet le président du conseil de la Choura d’Ennahda, Abdelkarim Harouni avait déclaré le samedi, que la seule condition pour qu’Ennahdha, le parti de Rached Ghannouchi, accepte la formation d’un gouvernement, c’est qu’il soit politique et qu’il donne leur importance aux partis et qui respecte la volonté du peuple et la représentation des partis dans le parlement.
Il a également annoncé que les gouvernements se bâtissent sur les partis politiques et qu’il est inconcevable qu’on forme une équipe à partir de partis minoritaires en négligeant les formations majoritaires. En outre, Abdlekrim Harouni a appelé les partis de l’opposition à un peu de modestie affirmant que la minorité ne peut exclure la majorité. Il a aussi assuré qu’un gouvernement non partisan n’obtiendra jamais la validation du Parlement, en rappelant les accords de principe entre Ennahdha, la coalition Al Karama et Qalb Tounes.
C’est claire que la Tunisie est plongé dans le mal, et que la crise politique actuelle risque de se prolonger et de renvoyer vers de nouvelles élections ce que tous les partis tunisiens redoutent. Il faut croire que l’attaque d’Ennahdha de se poser en passage obligé risque de tout remettre en question. En effet, le président de la République, Kaïs Saïed a reçu hier lundi au palais présidentiel de Carthage, le Premier ministre qu’il a désigné, Hichem Mechichi, celui qui est chargé de former un gouvernement du dernier espoir.
Mechichi a renseigné le Chef de l’Etat de l’état d’avancement des consultations, dont ce dernier a souligné l’importance des réunions en cours et leur rôle pour aider à atteindre la formation d’un gouvernement qui puisse répondre aux aspirations du peuple tunisien et œuvre à répondre à ses attentes à tous les niveaux, notamment économique et social. C’était une façon académique de dire qu’il faut privilégier les négociations avant que de sauter le pas.