Hichem Mechichi est devant une mission difficile, réussira-t-il à l’exécuter
L’ancien ministre de l’Intérieur, Hichem Mechichi, a uniquement un mois pour proposer la liste de son équipe gouvernementale, avant même de passer l’examen d’un Parlement dans un temps plein d’agitation politique.
Hichem Mechichi, qui a été désigné le samedi dernier par le président tunisien Kaïs Saïed au poste de chef de gouvernement en Tunisie, a commencé hier les consultations avec les partis et des personnalités, afin d’établir son exécutif, après que Elyas Fekhfakh a démissionné depuis presque deux semaines.
A mentionner que Mechichi, l’ancien conseillé juridique de l’actuel chef de l’État, n’appartient pas à une partie. Alors qu’il a été avant chef de cabinet dans les ministères du Transport, de la Santé et des Affaires sociales, selon la presse tunisienne qui a suis son parcours. Cependant, dès que sa désignation est annoncée, Mechichi est attaqué par l’ancien responsable du parti islamiste Ennahdha, Abdelhamid Jlassi, en faisant critiquer le choix du président Kaïs qui n’a gardé aucun des 28 noms qui sont soumis par les blocs parlementaires.
Dans un post Facebook hier, il a écrit : Le président de la République a laissé de côté les propositions des partis politiques et n’a pas joué son rôle principal de fédérateur ; il était plus proche de l’administrateur que du politique, en estimant que la possibilité de remédier à ce choix est encore possible, si Mechichi prouve qu’il est un chef de gouvernement et non pas un Premier ministre, traite principalement avec le Parlement et respecte ses pouvoirs constitutionnels afin qu’il n’y ait pas de déviation vers un système politique déformé.
La Constitution tunisienne autorise le chef de l’État d’interagir, si la nouvelle équipe n’arrive pas à obtenir la confiance du Parlement, à la dissolution de l’Assemblée et aussi à l’organisation de législatives anticipées.
En outre, la Tunisie, qui a organisé en octobre 2019 le dernier scrutin législatif, possède donc 90 jours pour organiser ce vote anticipé, soit avant fin d’année 2020. Au cas où cette option permet un renouvellement sur la scène politique, elle forme alors une épreuve de plus pour des Tunisiens qui vivent une crise socioéconomique grave avec la gravité de la pandémie sanitaire de coronavirus. De ce fait, des dizaines de jeunes Tunisiens essayent de vivre l’aventure dangereuse de l’émigration clandestine, alors que d’autres organisent des protestations régulières dans plusieurs villes du pays.
La guerre enflammée par certains partis et blocs parlementaires contre le président du Parlement et patron d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, présente un risque de compliquer la mission de M. Mechichi qui a dit : Je m’engage à tout mettre en œuvre pour former un gouvernement répondant aux attentes des Tunisiens et à leurs aspirations légitimes, en recevant la lettre de mission auprès de M. Saïed. Autrefois, sa mission sera-t-il facile à exécuter, notamment qu’Ennahdha ne voudrait pas céder sur les portefeuilles ministériels clés, comme celui de la Justice?