Henri Kissinger et l’Amérique latine : 5 péchés qui ont changé le cours de l’Histoire

Henri Kissinger, ancien conseiller à la sécurité nationale et secrétaire d’État des États-Unis, est l’une des figures les plus controversées de l’histoire de la diplomatie moderne.
Il a occupé ces deux fonctions clés pendant une grande partie des années 1970, jouant un rôle central dans la formulation de la politique étrangère américaine. Pendant la guerre froide, il a dirigé la diplomatie des États-Unis avec un esprit à la fois pragmatique et opportuniste.
Certains le considèrent comme l’un des diplomates américains les plus influents du XXe siècle, tandis que d’autres estiment que son héritage est profondément négatif, notamment en ce qui concerne sa politique envers l’Amérique latine et les crimes qu’il a commis ou facilités dans cette région.
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1 – Le coup d’État au Chili en 1973 : renverser une démocratie pour stopper la « contagion socialiste »
Lorsque Salvador Allende, président socialiste démocratiquement élu, remporta les élections chiliennes en 1970, l’administration Nixon – dirigée par Kissinger – considéra cette victoire comme une menace géopolitique. Kissinger qualifia alors le Chili de « bombe à retardement » susceptible d’inspirer des révolutions similaires à travers le continent.
La CIA lança le « projet FUBELT » pour déstabiliser le pays en sabotant son économie et en menant des campagnes de diffamation. Le 11 septembre 1973, le général Pinochet mena un coup d’État sanglant avec le soutien des États-Unis, tuant Allende et instaurant une dictature militaire qui dura 17 ans.
Des documents révélés plus tard montrent que Kissinger supervisa personnellement le financement des insurgés, déclarant : « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés pendant qu’un pays devient communiste à cause de la stupidité de son peuple. »
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2 – L’Argentine : « Faites ce qu’il faut, mais vite »… le feu vert à la « guerre sale »
En 1976, Kissinger rencontra secrètement le ministre argentin des Affaires étrangères, César Augusto Guzzetti, quelques jours après le coup d’État militaire mené par Jorge Videla.
Lors de cette réunion, Kissinger donna son aval au nouveau régime en disant : « S’il y a des problèmes à régler, faites-le rapidement. »
Cette phrase devint le laissez-passer pour la « guerre sale », au cours de laquelle 30 000 opposants furent enlevés, torturés ou tués.
Même après la révélation de ces atrocités, Kissinger continua à soutenir publiquement le régime et assista à la Coupe du monde de 1978 à Buenos Aires comme invité d’honneur de Videla, un geste symbolique approuvant le « terrorisme d’État ».
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3 – Amérique centrale : financer des massacres sous couvert de lutte contre le communisme
Avec l’arrivée de Ronald Reagan à la présidence en 1981, Kissinger revint sur le devant de la scène à la tête de la Commission sur la politique en Amérique centrale. Il défendit alors le financement de régimes répressifs au Guatemala et au Salvador, qui massacrèrent des civils au nom de la lutte contre « l’infiltration communiste ».
Au Salvador, par exemple, les États-Unis financèrent des escadrons de la mort responsables de la mort de 75 000 personnes, dont la religieuse américaine Jean Donovan.
Au Guatemala, Kissinger soutint le régime d’Efraín Ríos Montt, plus tard condamné pour génocide à l’encontre des populations autochtones.
Il justifia ces politiques comme une « nécessité stratégique », tout en admettant en privé que « le communisme ici est un mythe utilisé pour écraser les pauvres ».
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4 – Le Mexique : admiration pour une « dictature parfaite » et blanchiment des bourreaux
Kissinger passa une partie de sa lune de miel au Mexique, où il fut impressionné par le fonctionnement du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI), qui dirigea le pays comme une dictature de parti unique jusqu’en 2000.
Lors d’une rencontre avec le président Luis Echeverría (1970-1976), Kissinger salua l’efficacité du régime en déclarant : « Vous avez un système qui mérite d’être étudié. » Cette efficacité incluait cependant le massacre de Tlatelolco en 1968 (300 étudiants tués) et la tuerie d’Halconazo en 1971 contre des manifestants.
Des documents secrets montrent que Kissinger connaissait ces crimes, mais préférait privilégier la stabilité politique aux droits de l’homme, estimant que « le Mexique n’est pas un lieu pour une démocratie romantique ».
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5 – L’opération Condor : un réseau de terreur transfrontalier
Les « crimes » attribués à Kissinger ne se limitent pas à un seul pays. Ils s’étendent à « l’opération Condor », une alliance secrète entre les dictatures militaires du Chili, de l’Argentine, de la Bolivie, du Paraguay, du Brésil et de l’Uruguay, soutenue par la CIA. L’objectif de cette coalition était d’éliminer les opposants de gauche en les enlevant, en les torturant et en faisant disparaître leurs corps, parfois même en dehors de l’Amérique latine.
Un document confidentiel daté de 1976 révèle que Kissinger ordonna d’interrompre toute critique publique de ces opérations, déclarant à ses collaborateurs : « Nous ne voulons pas embarrasser nos alliés du Sud. »
Selon Amnesty International, cette opération a conduit à la disparition de 60 000 personnes, dont des milliers d’enfants nés dans des centres de détention secrets.
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Un héritage indélébile : qui jugera Kissinger ?
Malgré des preuves accablantes de son implication dans des crimes contre l’humanité, Kissinger n’a jamais été jugé, protégé par l’immunité diplomatique et le soutien politique des États-Unis. Mais en Amérique latine, son nom reste synonyme d’interventions brutales. Les organisations de défense des droits humains réclament toujours l’ouverture d’une enquête internationale sur son rôle.
Le romancier colombien Gabriel García Márquez résuma peut-être le mieux cet héritage : « Kissinger a appris aux dictatures à transformer le sang en statistiques froides. »
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