Moyen-Orient

Hassan Bdeir : Un haut responsable du Hezbollah ciblé par une frappe israélienne sur Beyrouth


Une frappe israélienne a rompu le silence de la nuit de lundi à mardi dans la banlieue sud de la capitale libanaise, Beyrouth. Qui était la cible ?

Une source proche du Hezbollah a révélé à l’Agence France-Presse que la frappe israélienne, survenue à l’aube de mardi dans la banlieue sud de Beyrouth, visait l’adjoint du responsable du dossier palestinien au sein du Hezbollah, ainsi que le frère du chef de la communication militaire du parti.

La même source a précisé que la frappe a ciblé Bdeir alors qu’il se trouvait chez lui avec sa famille dans la banlieue sud.

De son côté, Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne, a déclaré sur la plateforme X : « Des avions de combat ont attaqué la nuit dernière, sous la direction des services de sécurité, la banlieue sud de Beyrouth, visant un terroriste du Hezbollah qui a récemment dirigé des membres du Hamas et les a aidés à planifier une attaque terroriste imminente contre des citoyens israéliens. »

Victimes et réactions officielles

Le ministère libanais de la Santé a annoncé qu’au moins trois personnes avaient été tuées et sept autres blessées lors de la frappe israélienne.

Le Hezbollah n’a pas encore publié de déclaration officielle à ce sujet.

Condamnation libanaise

Le président libanais Joseph Aoun a condamné mardi la frappe israélienne, la qualifiant d’« avertissement grave sur les intentions hostiles contre le Liban ».

Il a ajouté : « L’escalade israélienne exige de nous un effort accru pour mobiliser nos amis dans le monde et défendre notre droit à une souveraineté totale sur notre territoire. »

De son côté, le Premier ministre libanais Nawaf Salam a estimé que la frappe israélienne de mardi matin constituait une « violation flagrante » de l’accord de cessez-le-feu conclu en novembre dernier entre Israël et le Hezbollah.

Dans un communiqué publié par son bureau, Salam a dénoncé « l’agression israélienne » contre la banlieue sud, affirmant qu’elle représentait « une violation flagrante des arrangements visant à mettre fin aux hostilités ainsi qu’une atteinte manifeste à la résolution 1701 de l’ONU, qui avait mis un terme à la guerre dévastatrice entre le Hezbollah et Israël en 2006 ».

Il a précisé qu’il suivait les répercussions de cette frappe avec les ministres de la Défense et de l’Intérieur, Michel Mansa et Ahmed Al-Hajjar.

Escalade des tensions

Cette frappe survient après que le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a averti la semaine dernière que son armée « frapperait partout au Liban contre toute menace ».

Il s’agit de la deuxième frappe israélienne visant la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah, depuis l’entrée en vigueur du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah le 27 novembre dernier.

La première frappe a eu lieu vendredi dernier et avait ciblé un bâtiment qu’Israël accusait le Hezbollah d’utiliser pour stocker des drones.

Elle était survenue en réponse au tir de deux roquettes depuis le sud du Liban vers Israël, une attaque non revendiquée, dont le Hezbollah a nié toute responsabilité.

Malgré l’accord de cessez-le-feu, Israël continue de mener des frappes sur le sud et l’est du Liban, affirmant qu’elles visent des objectifs militaires du Hezbollah.

Israël accuse également l’État libanais de ne pas respecter ses engagements en vertu de l’accord, notamment le démantèlement de l’arsenal militaire du Hezbollah et son éloignement de la frontière.

L’accord prévoyait le retrait total de l’armée israélienne des zones occupées pendant la guerre, mais Tel-Aviv a maintenu ses forces sur cinq hauteurs stratégiques lui permettant de surveiller de vastes étendues de part et d’autre de la frontière.

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