Hamas tente d’étouffer le mouvement de protestation populaire à Gaza

Les manifestations qui ont eu lieu dans certaines régions de la bande de Gaza ont exprimé la colère d’une partie des Gazaouis contre la politique du Hamas, accusé de privilégier ses intérêts partisans au détriment de ceux de la population. Plutôt que de soutenir la trêve et de faire des concessions pour assurer son succès – afin de sauver des vies et d’alléger les souffrances de la guerre –, le mouvement a choisi la reprise des hostilités, estimant que ses intérêts en tant qu’organisation n’avaient pas été satisfaits.
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Selon le journal (Al-Arab) de Londres, des témoins rapportent que, bien que certaines manifestations aient rassemblé plusieurs milliers de personnes, elles restent limitées en nombre. Cela réduit l’impact du message adressé au Hamas par les protestataires. Il serait donc nécessaire d’organiser des manifestations plus vastes, couvrant de nouvelles régions et se déroulant quotidiennement, afin d’amener le Hamas à prendre en compte l’opinion publique dans ses décisions.
Le journal souligne que le véritable problème réside dans le fait qu’une grande partie de la population critique le Hamas et son choix d’imposer des conditions entravant la trêve, mais ces critiques restent confinées aux discussions privées. Beaucoup n’osent pas participer aux manifestations, et dans le même temps, ils n’hésitent pas à applaudir les décisions du Hamas ou à en faire l’éloge lorsqu’ils se trouvent en présence de responsables du mouvement ou de personnes proches de celui-ci. Ils évitent ainsi de susciter sa colère, par crainte de représailles, bien qu’ils le détestent.
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Dans ce contexte, plusieurs militants ont révélé que le Hamas mène actuellement une vaste campagne de répression contre toute personne qui s’oppose à lui ou appelle à manifester contre son pouvoir.
D’après ces militants, des convocations téléphoniques sont adressées aux activistes sociaux et politiques, ainsi qu’à toute personne ayant exprimé une opinion critique envers le Hamas, du nord au sud de la bande de Gaza. Ces personnes sont ensuite convoquées dans les bureaux du mouvement, où elles sont menacées et mises en garde contre une possible exécution si elles persistent dans leurs critiques.
Le Hamas adresse également des menaces à ceux qui refusent de se rendre à ces convocations pour être interrogés. Il est par ailleurs à craindre que des dizaines de militants opposés au mouvement ne disparaissent de force et soient détenus dans les prisons secrètes du Hamas.