Moyen-Orient

Hamas recense les otages israéliens en préparation d’un échange éventuel


Des négociations sur les prisonniers et un cessez-le-feu pourraient débuter dans les prochains jours au Caire.

Le mouvement Hamas a pris contact avec les factions détenant des otages israéliens à Gaza depuis l’attaque du 7 octobre 2023, demandant un recensement précis des otages, qu’ils soient vivants ou morts, ont indiqué des sources internes aux factions.

Selon ces sources, issues des factions palestiniennes détenant des otages israéliens sous couvert d’anonymat, « Hamas a demandé aux factions comme le Jihad islamique, le Front populaire et les Comités de résistance populaire de préparer des dossiers sur les prisonniers israéliens en leur possession, avec tous les détails concernant l’état des otages vivants et des corps de ceux qui sont décédés ».

Les sources ont précisé que ces arrangements sont « destinés à garantir la préparation de Hamas et des factions de la résistance dans l’éventualité d’un accord sur un échange de prisonniers et un cessez-le-feu ».

Un responsable bien informé de Hamas a déclaré que « tant qu’il n’y a pas de retrait israélien et de liberté de mouvement entre le nord et le sud de la bande de Gaza, il est difficile d’atteindre tous les groupes détenant des otages pour connaître les détails sur les vivants et les morts ».

Il a souligné que « si l’occupation veut libérer les otages, la solution passe par un échange de prisonniers juste et sérieux, ainsi qu’un arrêt de la guerre, et non la continuation des attaques ». Il a précisé que « les factions détentrices d’otages ont besoin de temps pour recenser les otages vivants, en plus des corps des personnes tuées lors des bombardements israéliens ou des cadavres des victimes gardées par les Brigades al-Qassam et la résistance durant l’attaque « Déluge d’al-Aqsa », soit lors de l’attaque menée par Hamas en Israël le 7 octobre de l’année dernière ».

En réponse, les familles des otages israéliens exercent des pressions sur le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu pour conclure un accord avec Hamas pour la libération de leurs enfants.

Le responsable a ajouté que « les médiateurs au Qatar, en Égypte et en Turquie ont intensifié leurs contacts avec Hamas ces derniers jours, et nos prévisions sont que des négociations sur les prisonniers et le cessez-le-feu débuteront dans les prochains jours au Caire », précisant que « Hamas est prêt à conclure un accord d’échange de prisonniers et de cessez-le-feu si l’occupation respecte son engagement ».

Le samedi, la direction de Hamas, dirigée par le président du Conseil dirigeant et du Conseil consultatif du mouvement, Mohammed Darwish, a tenu plusieurs rencontres à Doha, notamment avec le ministre des Affaires étrangères iranien et le ministre des Renseignements turc, pour discuter des efforts des médiateurs visant à relancer des négociations indirectes entre Israël et Hamas pour un cessez-le-feu et un échange de prisonniers, selon un communiqué de Hamas.

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023 à la suite de l’attaque de Hamas. Cette attaque a fait 1207 morts, principalement des civils, selon un comptage de l’Agence France-Presse basé sur des chiffres officiels israéliens. Ce bilan inclut des otages tués ou décédés durant leur détention dans le secteur palestinien.

251 personnes ont été enlevées lors de l’attaque depuis l’intérieur de l’État hébreu. 97 d’entre elles sont toujours détenues dans la bande de Gaza, dont 34 personnes que l’armée israélienne a déclaré être mortes.

Du côté palestinien, au moins 44 708 personnes ont été tuées, principalement des civils, depuis le début de l’opération militaire israélienne dans la bande de Gaza, selon les données du ministère de la Santé géré par Hamas, jugées fiables par les Nations unies.

Israël et Hamas sont parvenus à une seule trêve dans la guerre de Gaza, d’une semaine fin novembre 2023, permettant la libération de plus de 100 otages en échange de prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

Sur le terrain, des responsables du secteur de la santé palestinien ont indiqué dimanche que les forces israéliennes avaient bombardé l’hôpital Kamal Adwan à Beit Lahiya, dans le nord de la bande de Gaza, provoquant des dégâts sur le réseau électrique et les pompes à oxygène, et perturbant les opérations chirurgicales urgentes.

Hossam Abu Safiya, directeur de l’hôpital, l’un des trois établissements à peine fonctionnels dans le nord du secteur, a déclaré que l’établissement avait été frappé par environ 100 obus de char et bombes, ce qui a blessé plusieurs membres du personnel médical et des patients.

Il a précisé dans un communiqué : « La situation est extrêmement critique. Nous avons des patients en soins intensifs et d’autres en attente d’opérations. Les salles d’opérations ne sont accessibles qu’après avoir sécurisé l’électricité et l’oxygène ».

Il a ajouté que l’hôpital soignait 112 blessés, dont six en soins intensifs. Le ministère de la Santé dans la bande de Gaza, dirigé par Hamas, a indiqué qu’un médecin et sa famille ont été tués dans une frappe aérienne israélienne près de l’hôpital Kamal Adwan, samedi soir.

Des habitants ont rapporté que l’armée israélienne avait fait exploser des maisons dans les zones de Jabaliya, Beit Lahiya et Beit Hanoun, dans le nord de la bande de Gaza, où les forces israéliennes mènent des opérations depuis octobre.

Plus tard dans la journée de dimanche, des secouristes ont annoncé qu’une frappe aérienne israélienne avait tué cinq Palestiniens en plein centre-ville de Gaza, portant à 11 le nombre de victimes des frappes dans la région ce dimanche.

Les Palestiniens affirment que les opérations israéliennes dans le nord du secteur font partie d’un plan d’évacuation forcée et de bombardements visant à créer une zone tampon, ce que l’armée israélienne dément, affirmant qu’elle combat les militants de Hamas.

 

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