Politique

Hamas exclu du pouvoir : Macron énumère les principales conditions pour reconnaître la Palestine


Le désarmement du Hamas et son exclusion de toute participation au pouvoir figurent en tête des conditions évoquées par le président français Emmanuel Macron pour reconnaître un État palestinien.

Ce vendredi, Macron a affirmé que la reconnaissance de l’État palestinien n’était pas « seulement un devoir moral, mais une exigence politique », tout en énumérant plusieurs conditions nécessaires à cet engagement.

Cette déclaration intervient à l’approche de sa participation à une conférence des Nations Unies sur la question, prévue pour le 18 juin prochain.

Lors d’une conférence de presse tenue à Singapour, Macron a également appelé les Européens à durcir leur position commune vis-à-vis d’Israël, si aucune réponse humanitaire sérieuse n’est apportée dans les prochaines heures ou jours à Gaza.

Dans ce cas, a-t-il précisé, l’Union européenne devrait appliquer ses règlements, mettant notamment fin aux mécanismes fondés sur le respect des droits humains — ce qui n’est pas le cas actuellement — et envisager des sanctions, en référence à l’accord de partenariat entre l’UE et Israël que le bloc souhaite désormais réévaluer.

« Oui, nous devons durcir notre position, car c’est aujourd’hui une nécessité », a-t-il insisté, tout en exprimant son espoir que le gouvernement israélien adopte enfin une position plus conciliante et réponde à l’urgence humanitaire.

La France et l’Arabie saoudite coorganiseront du 17 au 30 juin une conférence internationale sur la solution à deux États, qui se tiendra au siège de l’ONU à New York.

Hamas

Macron a réaffirmé que la création d’un État palestinien, sous certaines conditions, n’est pas simplement un impératif moral mais un objectif politique, sans toutefois confirmer s’il annoncera une reconnaissance officielle lors de la conférence.

Parmi les conditions énumérées, il a cité :

  • La libération des otages retenus à Gaza depuis l’attaque du Hamas contre le sud d’Israël, 
  • Le désarmement du Hamas, 
  • L’exclusion du Hamas de toute forme de gouvernance dans un futur État palestinien, 
  • La reconnaissance d’Israël et de son droit à vivre en sécurité, 
  • Et l’établissement d’un cadre de sécurité régional global. 

« C’est ce que nous essayerons de concrétiser lors du moment important du 18 juin », a-t-il déclaré.

Conflit à Gaza et Cisjordanie

La Maison Blanche a annoncé jeudi qu’Israël avait accepté une proposition américaine de cessez-le-feu à Gaza, également soumise au Hamas. Ce dernier a toutefois estimé que la proposition ne répondait à aucune des demandes de son peuple.

À ce jour, les négociations visant à mettre fin à la guerre, qui dure depuis plus de 19 mois, n’ont donné aucun résultat concret.

En parallèle, Israël a approuvé jeudi la création de 22 nouvelles colonies en Cisjordanie, un acte susceptible d’aggraver les tensions avec une large partie de la communauté internationale, qui ne reconnaît pas la légalité de ces colonies au regard du droit international.

Cette décision a suscité de vives condamnations et des inquiétudes quant à ses répercussions sur la viabilité de la solution à deux États.

Certains pays européens avaient imposé des sanctions à des colons israéliens, à l’instar des États-Unis sous la présidence de Joe Biden, mais ces mesures avaient été levées sous Donald Trump.

La communauté internationale souligne depuis longtemps que les colonies israéliennes constituent l’un des principaux obstacles à une paix durable, car elles sapent la possibilité d’un État palestinien viable.

« Test de crédibilité » pour les États-Unis sur l’Ukraine

Sur le dossier ukrainien, Macron a déclaré que les États-Unis faisaient face à un test de crédibilité concernant les sanctions contre la Russie en cas de refus d’un cessez-le-feu de Moscou.

Depuis Singapour, il a affirmé que si la Russie montre qu’elle ne veut pas la paix, Washington devra démontrer son engagement à punir Moscou, ajoutant que c’était un véritable test de la crédibilité américaine.

Lors d’une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, Macron a précisé avoir discuté du sujet 48 heures auparavant avec Donald Trump, évoquant son impatience croissante.

« La question est désormais : que faisons-nous ? Nous sommes prêts », a-t-il assuré.

Enfin, le président français prononcera un discours ce soir à l’ouverture du Dialogue Shangri-La, grand forum asiatique sur la sécurité et la défense, auquel avait participé Volodymyr Zelensky l’an dernier.

Jeudi, la secrétaire générale adjointe de l’ONU aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a reconnu devant le Conseil de sécurité que les espoirs de progrès dans les négociations entre la Russie et l’Ukraine s’amenuisaient face à la recrudescence des attaques.

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