Grand Maghreb

Haftar appelle à la formation d’un gouvernement unifié pour superviser les élections


Le commandant de l’armée libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, figure puissante dans l’est du pays, a appelé à la formation d’un nouveau gouvernement chargé de superviser les prochaines élections, annonçant son soutien à la convergence autour des lois régissant les élections générales. C’est la première position favorable aux lois promulguées par le Comité conjoint 6+6, ouvrant la voie à sa participation au processus présidentiel.

Le Comité 6+6 (composé de six membres de la Chambre des représentants et de six membres du Conseil d’État) a réussi, après plusieurs jours de discussions à Bouznika, au Maroc, à parvenir à un accord sur les lois régissant les prochaines élections présidentielles et parlementaires.

Malgré la signature par le Comité parlementaire conjoint 6+6 libyen des lois électorales, qui ont un caractère contraignant et ne nécessitent pas l’approbation de la Chambre des représentants et du Conseil d’État, la cérémonie officielle de signature de l’accord n’a pas eu lieu comme prévu, en raison de la controverse entourant la double nationalité et les nominations militaires, ainsi que de l’augmentation du nombre de membres de l’Assemblée nationale de 200 à 290.

Le Commandement général de l’armée libyenne a déclaré dans un communiqué de presse vendredi soir : « Nous soutenons les négociations et la convergence qui mettraient fin à la division politique, et ce que le Comité 6+6 a accompli entre la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État est l’une des étapes importantes qui ouvrent la voie aux élections présidentielles et parlementaires ».

Il a ajouté : « Nous soutenons également toutes les solutions politiques sincères pour mettre fin à la crise politique en Libye, sans marginalisation, exclusion ou violation des droits d’une partie quelconque, afin de parvenir au plus large consensus possible sur les lois électorales en vue de la tenue des élections dans les délais impartis et de garantir la mise en œuvre de leurs résultats ».

Le Commandement a également appelé la Chambre des représentants et le Conseil d’État à mettre fin à la division politique le plus rapidement possible, en « formant un nouveau gouvernement technocratique unifié chargé d’organiser les élections dans tout le pays ». Il s’agit d’une demande précédemment formulée à la fois par la Chambre des représentants et le Haut Conseil d’État et qui a été incluse dans les projets de lois électorales du Comité 6+6.

Certains considèrent l’idée d’un mini-gouvernement comme une manœuvre du président du Parlement, Aguila Saleh, et du président du Haut Conseil d’État, Khaled Al-Mishri, pour continuer à tergiverser et à retarder sans tenir les deux conseils responsables, notamment après les pressions auxquelles ils ont été confrontés ces derniers mois, où l’envoyé de l’ONU, Abdoulaye Bathily, a fait allusion à leur rôle dans l’obstruction à plusieurs reprises.

Il est prévu que le Premier ministre sortant du gouvernement d’unité nationale, Abdel Hamid Dbeibah, refusera de céder le pouvoir à un nouveau gouvernement, car il a affirmé à plusieurs reprises qu’il ne transmettra le pouvoir qu’à un gouvernement élu.

Dans sa déclaration, l’armée libyenne a appelé la mission des Nations Unies à « soutenir le consensus qui mène à la tenue d’élections de manière correcte et transparente, afin d’assurer la stabilité politique, sociale et économique de l’État libyen ».

La déclaration de la direction de Haftar est intervenue après une déclaration de la mission des Nations Unies, dans laquelle son responsable, Abdoulaye Bathily, a pris contact avec Aguila Saleh, Khaled Al-Mishri et Khalifa Haftar pour discuter des projets de loi de la Commission 6+6 pour les élections présidentielles et parlementaires.

La mission a déclaré qu’elle continue d’engager des discussions avec toutes les parties pour s’assurer que les lois électorales sont acceptées par tous et qu’elles sont applicables dans un environnement favorable.

Le vice-chef de la mission des Nations Unies, Residon Zeninnga, a également rencontré des représentants de 17 groupes politiques et forces libyens, y compris des partis politiques et des alliances, dans le cadre de réunions visant à recueillir les opinions des différentes parties concernant les développements actuels en Libye et les projets de loi électorales préparés par la Commission 6+6.

Selon les précisions de la mission, les représentants des forces politiques libyennes ont formulé leurs commentaires sur les projets de loi proposés par la Commission 6+6, en particulier en ce qui concerne la participation des partis politiques aux élections. Ils ont également exprimé leurs préoccupations quant aux dispositions pouvant entraver la mise en œuvre pratique de ces lois et aux divergences sur les aspects politiques qui pourraient survenir en raison de ces projets de loi.

Plus tard, 11 partis politiques libyens ont publié une déclaration commune demandant la tenue rapide d’élections parlementaires et présidentielles dans les plus brefs délais. Ils ont appelé la Commission 6+6 à combler les lacunes des lois électorales législatives et présidentielles, notamment en élargissant la répartition des sièges à la Chambre des représentants et en allouant de nouvelles circonscriptions électorales.

La déclaration des partis libyens considère que les questions controversées doivent être renvoyées à la constitution permanente et décidées par une nouvelle autorité législative élue. Ils ont souligné qu’ils travailleront avec toutes les parties dans la phase politique à venir pour adopter une approche de solution globale à la crise à travers des voies politiques, économiques et sécuritaires simultanées.

Le sort de cet accord reste incertain et n’a pas reçu un large consensus, plusieurs partis politiques ayant exprimé des réserves quant à certaines lois et demandé leur réexamen et leur modification. Le président du Parlement, par exemple, considère que la loi électorale contient des points visant à « saboter le processus électoral », tandis que le président du Conseil d’État a appelé à une meilleure compréhension sur certains points. La Commission électorale a également appelé à modifier certaines dispositions qui ne peuvent pas être mises en œuvre dans la réalité et qui constituent une menace pour le processus électoral.

Il était prévu que la Libye organise des élections présidentielles et législatives en décembre 2021, mais elles ont été reportées jusqu’à nouvel ordre en raison de divergences entre les différentes parties.

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