Guerre de Gaza : le Royaume-Uni sanctionne Israël de manière inattendue

Alors que la guerre à Gaza se poursuit, les critiques internationales contre Israël s’intensifient, poussant plusieurs pays à adopter des mesures punitives à son encontre.
Dans ce contexte, le ministère britannique de la Défense a jugé le comportement d’Israël à Gaza « erroné », ce qui l’a conduit à interdire aux Israéliens de rejoindre l’une des académies de défense les plus prestigieuses.
-
La nuit de la Déclaration de New York à Gaza : bombardements intenses et membres déchiquetés
-
Un quart de million de déplacés de la ville de Gaza, Israël déterminée à vaincre le Hamas
Le gouvernement britannique a confirmé que le « Royal College of Defence Studies » n’acceptera plus d’étudiants israéliens à partir de l’année prochaine, selon le journal britannique The Telegraph. C’est la première fois que cette institution réputée exclut des candidats israéliens.
Cette décision a suscité la colère en Israël. Amir Baram, directeur général du ministère israélien de la Défense et ancien élève de l’académie, l’a qualifiée « d’acte profondément honteux, trahissant un allié en temps de guerre ».
Dans une lettre adressée au ministère britannique de la Défense, publiée par The Telegraph, Baram a dénoncé une décision « discriminatoire » constituant une « violation scandaleuse de la longue tradition britannique de tolérance et de courtoisie ».
-
La mémoire amère du déplacement empêche les habitants de fuir vers le sud… Récits douloureux au cœur de Gaza
-
L’attaque de Doha et les négociations sur Gaza : vers un accord plus rapide ou une impasse prolongée ?
Il a affirmé que cette mesure survenait alors qu’Israël « défend la navigation internationale face aux attaques des Houthis, empêche que des armes nucléaires tombent entre les mains d’un régime islamiste criant ‘Mort à l’Angleterre’, et lutte pour libérer 48 otages détenus par le Hamas ».
Et d’ajouter : « La réaction de l’institution consiste à faire taire les voix israéliennes… Franchement, exclure Israël équivaut à un sabotage de la sécurité britannique elle-même. »
Le ministère israélien de la Défense a précisé que la mesure concernait l’ensemble des citoyens israéliens, et non uniquement les militaires.
-
Ordres d’évacuation forcée avant l’ouragan de Gaza : la ville du million d’habitants sous menace
-
Trêve à Gaza : Trump prévoit un accord imminent, le Hamas réagit
De son côté, un porte-parole du ministère britannique de la Défense a rappelé que les formations militaires britanniques étaient depuis longtemps ouvertes à des participants issus d’un large éventail de pays, tout en soulignant que toutes ces formations « insistent sur le respect du droit international humanitaire ».
Selon lui, « la décision du gouvernement israélien d’intensifier son opération militaire à Gaza est erronée », ajoutant qu’« il faut trouver une solution diplomatique pour mettre fin immédiatement à cette guerre ».
Concernant l’académie, le Royal College of Defence Studies a précisé que son programme de troisième cycle en études stratégiques internationales se concentre sur « les enjeux politiques, diplomatiques, sécuritaires, sociaux et économiques au niveau stratégique global, celui où les gouvernements prennent leurs décisions sur ces questions aux niveaux national et international ».
-
Gaza entre les tentes de la faim et l’ombre de 1948 : une nouvelle Nakba à l’horizon ?
-
Trêve à Gaza : Washington transmet à Hamas les principes d’un accord global par l’intermédiaire d’un médiateur israélien
Environ 110 personnes, britanniques et étrangères, rejoignent chaque année ce programme. Parmi ses anciens élèves figurent notamment le maréchal Alan Francis Brooke, chef d’état-major britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l’ancien président pakistanais Pervez Musharraf.
Le Royal College of Defence Studies fait partie de l’Académie de défense britannique, placée sous l’autorité du ministère de la Défense et fondée en 1927 « pour renforcer la compréhension entre hauts responsables militaires, diplomates, fonctionnaires et décideurs ».
-
Zone humanitaire à Khan Younès : évacuation vers le sud pour élargir les opérations à Gaza
-
Guerre de Gaza : 700 jours de bombardements, de déplacements et de famine
L’exclusion des Israéliens de cette institution s’ajoute à une série de mesures punitives prises récemment par le gouvernement britannique dirigé par Keir Starmer.
Il y a quelques jours, Londres a interdit à des responsables israéliens de participer au plus grand salon de l’armement du pays. L’an dernier, Starmer avait suspendu 30 licences d’exportation d’armes sur un total de 350 destinées à Israël.
Enfin, Starmer a annoncé que le Royaume-Uni reconnaîtra l’État palestinien lors des réunions de l’Assemblée générale de l’ONU à New York plus tard ce mois-ci, à moins qu’Israël ne mette fin à sa guerre à Gaza et ne s’engage à ne pas annexer la Cisjordanie.