Ghannouchi menace de « chaos » – Un message d’illusion de retour
Quelques jours avant son procès dans l’affaire de l’Organe secret des Frères tunisiens, Rached Ghannouchi, le dirigeant du groupe terroriste, s’est empressé de se montrer et de menacer la sécurité du pays.
Ghannouchi, le porte-parole du groupe des Frères qui le dirige dans une interview à la télévision, déclare: « Il faut maintenant traverser rapidement et sauver la Tunisie comme nous l’avons fait en 2011 », dans un message péjoratif adressé à ses partisans pour semer la confusion et ramener le pouvoir.
Le dirigeant du mouvement Ennahdha, 81 ans, accusé d’actes de terrorisme, de meurtre et de corruption financière, a ajouté que le Parlement, en lice depuis le 25 Juillet 2021, « conserve sa légitimité, seule institution légitime représentant le pouvoir législatif et de contrôle ».
Ghannouchi a continué en affirmant que « le peuple tunisien est le seul qui a donné sa légitimité au Parlement (dissous), et le seul qui peut lui retirer cette légitimité », ignorant les élections législatives du 17 Décembre dernier.
Contrairement à l’idéologie éliminatoire de l’EI, Ghannouchi soutenait que le risque majeur en Tunisie était l’exclusion. Pourquoi n’avons-nous pas trouvé une formule pour vivre ensemble et bénéficier à nos enfants et pour que nos différences soient riches pour ce pays?».
Il tente également d’inciter les forces militaires et de sécurité, affirmant que les forces imposantes (police et armée) « ne resteront pas longtemps silencieuses », dans un appel au coup d’État contre le président tunisien Kaïs Saïed.
« Cancer des Frères »
Les déclarations de Ghannouchi ont déclenché des critiques sur les réseaux sociaux tunisiens, certains ont qualifié ces derniers de « dangereux », d’autres ont considéré que Ghannouchi « ne veut pas croire que le Parlement des Frères musulmans et sa Constitution de 2014 ont été éliminés le 25 juillet 2021 et remplacés par une nouvelle Constitution et des élections parlementaires ».
L’activiste politique tunisien Fathi El Omdouni s’est posé la question suivante dans une publication sur Facebook : « Après la déclaration dangereuse du crime de Ghannouchi… où est l’État ? »».
Selon lui, « l’homme menace directement de ne pas reconnaître l’État et ses institutions, se considérant président du Parlement et personne ne l’insulte ».
Le criminel Ghannouchi a ajouté qu’il ne reconnaissait pas les élections et les institutions de l’État. L’homme se dirigeait vers la politique de la terre brûlée, selon lui.
Selon Walid Zarrouk, un affilié du Service de sécurité tunisien, « les Frères ont détruit nos administrations et nos institutions comme le cancer et on ne peut pas laisser le cancer des Frères musulmans s’installer derrière des partis comme le parti Abdellatif Mekki, ni se contenter de positions comme Imed Hammami, ni même ouvrir le dialogue avec les formes du Front de salut Khounia ».
Dans un post publié sur Facebook, il poursuit: « Aujourd’hui, il faut ouvrir ces dossiers avec sérieux, poursuivre en justice les terroristes, les complices et les mécènes, et ensuite mener un dialogue intéressant et amusant ».
Il a ajouté: « La Tunisie est pour tous de différentes confessions, croyances, opinions, positions et affiliations politiques, mais Ennahdha est une branche d’une organisation terroriste internationale créée par les services de renseignement coloniaux britanniques, et doit être poursuivie, ses idées interdites, dissoutes et éliminées ».
Il a ajouté que « toutes les possibilités logistiques et humaines dans les domaines culturel, religieux, sécuritaire, législatif et, le cas échéant, la création d’une cellule de lutte contre ce fléau pernicieux, comprenant les Ministères de la justice, de l’intérieur, de la culture, de l’éducation et des affaires religieuses, doivent être mises à disposition pour éliminer cette épidémie qui a dévasté notre pays et dont les crimes sont documentés et irréfutables ».
Pendant ce temps, les magistrats tunisiens enquêtent avec les dirigeants et membres d’Ennahdha, dont le chef du mouvement Rached Ghannouchi, sur des affaires liées au terrorisme, aux réseaux d’infiltration à l’étranger et au blanchiment d’argent.
En décembre, Ali Larayedh, vice-président d’Ennahdha et ancien chef du gouvernement, a été arrêté après une enquête sur une affaire d’infiltration de terroristes tunisiens en Syrie et en Irak.
Début février, lors d’une conférence de presse, le comité de défense des opposants de gauche a dévoilé des documents sur l’implication du mouvement Ennahdha et de son leader, Rached Ghannouchi, dans les assassinats politiques qui ont touché plusieurs activistes politiques, en particulier Belaïd.