Politique

Gaza et les ambitions de Trump… Une trêve « fragile » en quête de stabilité


Les pressions s’intensifient en Israël pour prolonger le fragile cessez-le-feu à Gaza au-delà de la première phase.

Les discussions sur la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu, visant à libérer davantage d’otages et à un retrait total d’Israël de la bande de Gaza, devaient débuter le 3 février.

Cependant, il semble qu’Israël et le Hamas n’aient guère progressé, même après le retrait des forces israéliennes, dimanche, du corridor de Netzarim qui sépare le nord de Gaza du centre et du sud du territoire, en respect de la trêve en cours.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a envoyé une délégation au Qatar, mais composée de responsables de rang inférieur, alimentant ainsi les spéculations sur l’absence de percée majeure.

Le gouvernement israélien avait précédemment indiqué que cette délégation discuterait dans un premier temps des « questions techniques » liées à la première phase de l’accord de cessez-le-feu, plutôt que de la deuxième phase plus délicate, qui devrait conduire à un cessez-le-feu permanent, à l’échange de tous les otages israéliens encore en captivité contre davantage de prisonniers palestiniens, ainsi qu’au retrait total des forces israéliennes de Gaza.

Netanyahou, de retour des États-Unis après une rencontre avec le président Donald Trump, devrait convoquer une réunion du cabinet de sécurité ce mardi.

Parallèlement, le Premier ministre israélien subit également des pressions de la part de ses alliés d’extrême droite pour reprendre les hostilités. L’idée avancée par Trump, suggérant que les États-Unis prennent le contrôle de la bande de Gaza, pourrait encore compliquer la situation.

Trump réaffirme son choc

S’exprimant à bord d’Air Force One en route vers le Super Bowl, Trump a réitéré, dimanche, son engagement à prendre le contrôle de Gaza.

Il a déclaré : « Je suis déterminé à acheter Gaza et à en prendre possession. Quant à sa reconstruction, nous pourrions la confier à d’autres pays du Moyen-Orient qui en développeraient certaines parties. D’autres pourraient également le faire sous notre supervision. Mais nous nous engageons à la posséder, à nous en emparer et à nous assurer que le Hamas ne revienne jamais. »

Il a ajouté : « Il n’y a plus rien à récupérer. L’endroit est un site de démolition. Ce qui reste sera détruit. »

Colère internationale et réactions arabes

Alors que les déclarations de Trump sur l’expulsion de plus de deux millions de Palestiniens de Gaza ont été bien accueillies en Israël, elles ont provoqué une indignation internationale et une colère dans le monde arabe et musulman.

L’Égypte a annoncé l’organisation d’un sommet arabe d’urgence le 27 février pour discuter des « nouveaux développements et dangers » dans les territoires palestiniens.

Face à l’approbation israélienne et au rejet international et arabe, des analystes estiment que la proposition de Trump pourrait être une tactique de négociation pour faire pression sur le Hamas ou une manœuvre préliminaire visant à faciliter un accord de normalisation entre Israël et l’Arabie saoudite.

Dimanche, l’Arabie saoudite et plusieurs autres pays arabes ont exprimé leur « refus catégorique » des propos de Netanyahou sur la déportation du peuple palestinien et l’établissement d’un État pour eux en Arabie saoudite.

Le ministère saoudien des Affaires étrangères a déclaré dans un communiqué : « Le Royaume rejette catégoriquement ces déclarations, qui visent à détourner l’attention des crimes continus commis par l’occupation israélienne contre les frères palestiniens à Gaza, y compris le nettoyage ethnique qu’ils subissent. »

Par ailleurs, le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdel Aty, s’est rendu dimanche à Washington pour s’entretenir avec plusieurs hauts responsables de l’administration Trump ainsi qu’avec des membres du Congrès.

La trêve tiendra-t-elle ?

Le cessez-le-feu en vigueur depuis le 19 janvier a suscité l’espoir d’une fin possible à une guerre de 471 jours ayant bouleversé le Moyen-Orient.

Le dernier développement en date est le retrait israélien du corridor de Netzarim, long de six kilomètres, qui servait de zone militaire israélienne durant la guerre.

Depuis le début de la trêve le mois dernier, Israël a commencé à autoriser des centaines de milliers de Palestiniens déplacés à traverser Netzarim et à retourner dans le nord de Gaza.

Trois autres échanges de prisonniers sont encore prévus dans le cadre de la première phase de l’accord.

Cependant, la trêve reste fragile. Dimanche, les forces israéliennes ont tué trois Palestiniens à l’est de la ville de Gaza.

Alors qu’Israël insiste pour maintenir ses forces à Gaza jusqu’à l’élimination totale des capacités militaires et politiques du Hamas, ce dernier affirme qu’il ne libérera pas les derniers otages tant que Tel-Aviv n’aura pas retiré toutes ses troupes.

Durant la première phase du cessez-le-feu, qui doit durer 42 jours, le Hamas est censé libérer progressivement 33 otages israéliens capturés lors de son attaque du 7 octobre 2023 – qui a déclenché la guerre – en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens et de l’acheminement d’une aide humanitaire vers Gaza.

Le conflit, déclenché après l’attaque du Hamas, a fait plus de 47 000 morts palestiniens, selon les autorités sanitaires de Gaza. Une grande partie des quartiers résidentiels a été détruite par les bombardements.

Lors de son attaque contre des colonies israéliennes près de Gaza, le Hamas a pris en otage 251 personnes et tué environ 1 200 Israéliens.

Violences en Cisjordanie

Pendant la guerre à Gaza, la violence s’est intensifiée en Cisjordanie, atteignant un pic ces derniers jours avec l’offensive israélienne dans plusieurs villes du nord.

Dimanche, le ministre israélien de la Défense, Yisrael Katz, a annoncé l’expansion de l’opération militaire entamée à Jénine il y a plusieurs semaines. Il a affirmé que cette action visait à empêcher l’Iran de s’implanter en Cisjordanie.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page