Moyen-Orient

Gaza en 2024 : la récolte amère


L’année 2024 résume les chapitres tragiques vécus dans la bande de Gaza, dispersant les traces de vie sous des décombres écrasantes, des tentes submergées par l’eau, et des larmes asséchées dans les yeux.

Alors que cette année touche à sa fin, les souffrances et la mort restent omniprésentes, bien que les cœurs continuent de s’accrocher à l’espoir d’une trêve qui mettrait fin à une guerre israélienne en cours depuis le 7 octobre 2023.

Des négociations au point mort

Tout au long de l’année, les pourparlers indirects entre Israël et le Hamas n’ont produit aucun résultat concret, les accusations mutuelles dominant la scène. Malgré les efforts continus des médiateurs, aucun progrès significatif n’a été réalisé.

Entre Le Caire et Doha, plusieurs séries de médiations, soutenues par les États-Unis, ont eu lieu pour tenter de mettre fin à la guerre ou, au minimum, parvenir à une trêve temporaire permettant un échange de prisonniers et de captifs et offrant à Gaza un répit nécessaire.

Israël et le Hamas se sont mutuellement accusés de faire échouer des accords potentiels de cessez-le-feu à la dernière minute, tandis que les médiateurs ont déploré le manque de coopération des deux parties. En réponse, le Qatar a suspendu sa médiation jusqu’à ce que des preuves de sérieux émergent.

L’invasion de Rafah

Avant l’invasion de Rafah le 6 mai, cette ville du sud servait de refuge pour environ 1,4 million de Palestiniens fuyant les bombardements israéliens, particulièrement intenses dans le nord de la bande de Gaza.

Malgré les avertissements internationaux concernant les conséquences désastreuses d’une telle opération, l’armée israélienne a lancé une offensive brutale, transformant Rafah en un champ de ruines et provoquant une catastrophe humanitaire marquée par une faim proche de la famine.

Les camps de Sultan et Nawasir

Alors que l’invasion s’intensifiait, les déplacés du camp de Tel Sultan à Rafah ignoraient qu’ils étaient condamnés avant même la nuit du 27 mai. Une attaque aérienne israélienne a détruit leurs tentes, brûlé leurs visages, et tué des dizaines de Palestiniens, en blessant 249, principalement des femmes et des enfants, dans une attaque qualifiée de « tragique » par Israël malgré de larges condamnations internationales.

Le directeur du département des approvisionnements de la défense civile, Mohammed Al-Mughir, a décrit des corps calcinés et des scènes terrifiantes, attribuant cela à l’utilisation d’armes produisant des températures dépassant les 7 000 degrés Celsius, capables de fondre les chairs humaines.

La guerre s’étend au Liban

Le 17 septembre, le conflit s’est étendu au Liban, avec des frappes contre les infrastructures du Hezbollah, faisant des centaines de morts et de blessés. L’escalade a culminé avec une attaque israélienne contre le Liban, marquée par la mort de Hassan Nasrallah et d’autres dirigeants du parti.

Après des affrontements dans le sud du Liban, un cessez-le-feu négocié par les États-Unis a été annoncé, ramenant un calme précaire dans la région.

Le siège du nord de Gaza

Le 6 octobre, Israël a intensifié son siège sur le nord de Gaza, menant une offensive qu’Israël qualifie de nettoyage des derniers militants du Hamas. Les Palestiniens ont décrit ces événements comme un « film d’horreur réel ».

Un rapport soutenu par les Nations Unies en novembre a averti d’une famine imminente dans le nord de Gaza, où les bombardements incessants et l’arrêt quasi-total de l’aide humanitaire ont aggravé la situation.

Assassinat de Yahya Sinwar

La mort de Yahya Sinwar, chef du Hamas considéré par Israël comme l’architecte de l’attaque de 2023, a porté un coup dur au mouvement, qui avait déjà perdu son ancien chef, Ismail Haniyeh, en Iran.

Israël a confirmé la mort de Sinwar le 17 octobre, une annonce suivie de discours officiels du Premier ministre Benjamin Netanyahu et du ministre de la Défense Yoav Galant.

La CPI émet des mandats d’arrêt

En novembre, la Cour pénale internationale (CPI) a délivré des mandats d’arrêt contre Netanyahu, Galant et le chef militaire du Hamas, Mohammed Deif, les accusant de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, notamment le recours à la famine comme arme de guerre et les attaques délibérées contre des civils.

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