Doigts sur la gâchette aux Caraïbes : Maduro défie les destroyers de Trump

Les tensions s’intensifient dans la région des Caraïbes à la suite des déploiements militaires américains que le Venezuela a qualifiés « d’attaque terroriste », en promettant d’y résister.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a dénoncé la décision des États-Unis de déployer trois navires de guerre au large de ses côtes dans le cadre d’une opération censée lutter contre le trafic de drogue, affirmant qu’il s’agissait d’une « tentative illégitime » visant à renverser son régime.
L’administration de Donald Trump a renforcé la pression sur Maduro en doublant la récompense promise pour toute information menant à son arrestation pour trafic de drogue, portant la somme à 50 millions de dollars.
Une source américaine a confirmé à l’Agence France-Presse plus tôt cette semaine que trois destroyers équipés de missiles guidés se dirigeaient vers les eaux internationales au large du Venezuela.
Les médias américains ont par ailleurs rapporté qu’un déploiement éventuel de 4 000 marines était également à l’étude.
S’exprimant devant les députés, Maduro a déclaré : « Ce qu’ils menacent de faire contre le Venezuela est un changement de régime. C’est une attaque terroriste militaire, immorale et illégale. »
Il a ajouté : « Pour l’Amérique latine et la région des Caraïbes, il s’agit d’une question de paix et de droit international. Quiconque commet un acte d’agression contre un pays d’Amérique latine s’attaque à l’ensemble de ses nations. »
En 2020, lors du premier mandat de Donald Trump, un tribunal fédéral avait déjà inculpé Maduro et plusieurs hauts responsables vénézuéliens pour diverses accusations, dont leur implication présumée dans un complot mêlant « terrorisme et narcotrafic ».
Le ministère américain de la Justice avait alors accusé Maduro de diriger le « Cartel de los Soles » (Cartel du Soleil), réseau impliqué dans le trafic de cocaïne, qui aurait expédié des centaines de tonnes de drogue vers les États-Unis sur une période de deux décennies, engrangeant ainsi des centaines de millions de dollars.
Washington, de son côté, refuse toujours de reconnaître la légitimité de la dernière victoire électorale de Maduro.
Cette semaine, le président vénézuélien a annoncé son intention de mobiliser 4,5 millions d’hommes armés dans tout le pays « en réponse aux menaces américaines », appelant également la population à manifester pour dénoncer les actions de Washington.