Politique

Europe et la Syrie après al-Assad : « Un nouveau départ politique »


Une première visite de haut niveau allemande à Damas marque un « nouveau départ politique » entre l’Europe et le pays arabe, qui traverse une période de transition pleine de défis.

Ces déclarations ont été faites vendredi par la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, après son arrivée dans la capitale syrienne, peu après celle de son homologue français, Jean-Noël Barrot.

Cette visite des deux ministres est la première de ce niveau effectuée par des responsables occidentaux en Syrie depuis la chute du régime de Bachar al-Assad.

Jean-Noël Barrot et Annalena Baerbock doivent rencontrer ensemble le chef de la nouvelle administration syrienne, Ahmad al-Sharaa, selon le ministère français des Affaires étrangères.

De son côté, la responsable de la politique étrangère de l’Union européenne, Kaja Kallas, a confirmé que les ministres français et allemand représentent l’Union européenne dans cette visite et agissent en son nom.

Kallas a ajouté : « Notre message à la nouvelle direction syrienne est que le respect des principes convenus avec les parties régionales est d’une importance capitale. »

« Un nouveau départ politique »

La ministre allemande des Affaires étrangères a déclaré que « ma visite à Damas est un signal de nouveau départ politique entre l’Europe et la Syrie », exprimant le souhait de Berlin que « la Syrie redevienne un membre à part entière de la communauté internationale ».

Dans un communiqué publié avant son arrivée à Damas, la ministre a souligné que l’Allemagne cherche à aider la Syrie à devenir un « État fonctionnel contrôlant pleinement son territoire ».

Baerbock, qui rejoindra son homologue français en Syrie, a insisté sur le fait que, malgré les « doutes » à l’égard de Hay’at Tahrir al-Sham, qui dirige une coalition de factions opposées ayant renversé Bachar al-Assad, « nous ne devons pas manquer l’occasion de soutenir le peuple syrien à ce tournant important ».

Depuis l’ambassade de France à Damas, Barrot a déclaré, selon l’AFP : « Il y a moins d’un mois, un nouvel espoir a émergé grâce à la mobilisation des Syriennes et des Syriens. Un espoir d’une Syrie souveraine, stable et paisible », ajoutant que cet espoir est « réel, mais fragile ».

Dans une publication sur la plateforme X (anciennement Twitter), vendredi, le ministre français a écrit : « Ensemble, la France et l’Allemagne se tiennent aux côtés des Syriens, dans toute leur diversité. »

Il a ajouté que les deux pays souhaitent « renforcer une transition pacifique et efficace au service des Syriens et pour la stabilité de la région ».

Les deux ministres doivent également visiter la prison de Saidnaya, située à la périphérie de la capitale, avant de rencontrer Ahmad al-Sharaa.

Mouvements diplomatiques récents

Ces dernières semaines, la Syrie a connu une intense activité diplomatique, accueillant de nombreuses délégations arabes et internationales depuis la chute du régime d’al-Assad, mettant fin à son isolement imposé depuis les événements de 2011.

La France avait déjà envoyé, le 17 décembre dernier, des émissaires auprès des nouvelles autorités et hissé son drapeau sur son ambassade fermée depuis 2012 à Damas.

L’Allemagne, qui avait également fermé son ambassade en 2012, a envoyé des émissaires le même jour, cherchant à établir des contacts avec les autorités de transition observées avec prudence dans leurs premiers pas au pouvoir.

Contexte récent

Fin novembre dernier, des factions armées dirigées par Hay’at Tahrir al-Sham ont lancé une attaque surprise, prenant le contrôle de grandes villes syriennes et entrant à Damas à l’aube du 8 décembre.

Le président syrien Bachar al-Assad a fui la capitale, mettant fin à plus de cinq décennies de règne de sa famille.

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