Politique

Essais d’armements avant la visite d’un responsable russe… Les messages de Kim à ses alliés et ennemis


La Corée du Nord a testé de nouvelles armes avant l’arrivée d’un responsable de la sécurité russe, envoyant des messages à ses alliés et ennemis sous divers prétextes.

Ce vendredi, la Corée du Nord a annoncé avoir testé un nouveau système d’armement visant à renforcer sa préparation au combat, tandis que le secrétaire du Conseil de sécurité russe, Sergueï Choïgou, est arrivé à Pyongyang pour des discussions avec Kim Jong-un.
Les deux alliés traditionnels, la Russie et la Corée du Nord, se sont rapprochés depuis le début de la guerre en Ukraine en 2022. Séoul a accusé Kim d’envoyer des milliers de soldats et des cargaisons d’armements pour aider la Russie à combattre les Ukrainiens.

Ni Moscou ni Pyongyang n’ont confirmé officiellement le déploiement de troupes, mais les deux pays ont signé un accord militaire l’année dernière, incluant une clause de défense mutuelle, lors de la visite rare du président russe Vladimir Poutine en Corée du Nord.

Le dernier épisode

L’agence de presse russe TASS a rapporté ce vendredi l’arrivée de Choïgou en Corée du Nord, dans le cadre d’une série de contacts de haut niveau entre les deux pays récemment.
Choïgou doit rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim et d’autres responsables, selon les informations de TASS et de l’agence de presse russe RIA Novosti.

Kim a supervisé le test du dernier système de missiles de défense aérienne, selon l’Agence de presse centrale coréenne ce vendredi, sans préciser la date de l’essai.
Elle a cité Kim, affirmant que l’essai avait montré que l’armée nord-coréenne « serait équipée d’un autre système de défense principal, offrant des performances de combat exceptionnelles. »

Cette annonce a eu lieu un jour après la fin des manœuvres militaires annuelles conjointes entre la Corée du Sud et les États-Unis, appelées « Bouclier de la liberté », que Pyongyang a dénoncées dans une déclaration séparée, les qualifiant de « simulation d’une guerre d’agression. »

Provocation

Les manœuvres militaires entre les États-Unis et la Corée du Sud suscitent généralement l’ire de la Corée du Nord, qui avait attaqué son voisin en 1950, déclenchant ainsi la guerre de Corée.
La semaine dernière, Séoul a rapporté que la Corée du Nord avait lancé « plusieurs missiles balistiques non spécifiés » après le début des manœuvres communes, qui incluaient des soldats américains stationnés en Corée du Sud.

Pyongyang a également effectué un test de lancement de missiles de croisière stratégiques en mer Jaune fin février, affirmant avoir démontré sa « capacité à mener des attaques de représailles. »

La dernière session de formation « Bouclier de la liberté » s’est concentrée sur la lutte contre les armes de destruction massive, en particulier les menaces nucléaires, chimiques, biologiques et radiologiques.

Les relations entre Pyongyang et Séoul ont atteint un point bas, avec le lancement par le Nord de plusieurs vagues de missiles balistiques l’année dernière, en violation des sanctions de l’ONU.

Destinées à la Russie ?

L’exilé devenu chercheur et dirigeant de l’Institut mondial des études sur la Corée du Nord, Ahn Chan-il, a déclaré à l’AFP que les récents lancements de missiles semblaient être « des tests d’armements destinés à l’exportation vers la Russie pour être utilisés en Ukraine. »
Il a ajouté que Pyongyang exploitait les manœuvres entre Washington et Séoul comme un prétexte pour développer et exporter ce type d’armements vers Moscou.

Les services de renseignement sud-coréens et occidentaux ont rapporté que plus de 10 000 soldats du Nord ont été envoyés en Russie l’année dernière pour l’aider à faire face à une offensive ukrainienne sur la région frontalière de Koursk.

Le mois dernier, l’agence de renseignement sud-coréenne a indiqué que la Corée du Nord avait envoyé davantage de soldats et redéployé certains d’entre eux sur la ligne de front à Koursk.

La Corée du Sud a également accusé son voisin du Nord d’envoyer des containers remplis d’armements en Russie, tandis qu’un rapport récent du ministère de la Défense de Séoul a précisé que le Nord « continue de fournir des armes, des munitions et d’autres formes de soutien militaire à la Russie après le déploiement de ses troupes dans le cadre de la guerre en Ukraine. »

Le principal analyste de l’Institut de réunification de la Corée, Hong Min, a déclaré à l’AFP que les tests d’armements répétés de la Corée du Nord visaient à « montrer l’évolution d’armements ayant une importance stratégique. »

Il a ajouté : « Si la Corée du Nord améliore ses capacités d’interception de missiles et de défense aérienne grâce à une coopération technologique avec la Russie, cela pourrait avoir un impact important sur le plan de défense sud-coréen basé sur le principe de la ‘chaîne de destruction’. »

Il a poursuivi : « La Corée du Nord pourrait obtenir une aide pour ses systèmes radar fragiles et ses véhicules de commandement de terrain de la part de la Russie. »

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page