Erdoğan exploitant les protestations en France : ‘ont éclaté en raison du racisme et du passé colonial du pays’
Dans une tentative d’exploiter la crise en France, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a déclaré lundi que le « passé colonial » de la France et le « racisme institutionnel » qui y règne sont les causes des protestations violentes et des actes de violence dans le pays.
Erdoğan, après une réunion du cabinet, a déclaré que « l’islamophobie est l’une des causes des récentes protestations en France, et elle est l’une des causes des protestations dans tout le pays », en commentant la crise récente suite à la mort d’un jeune homme de 17 ans d’origine algérienne tué par un policier lors d’un contrôle routier.
Il a également déclaré : « Dans les pays connus pour leur passé colonial, la culture raciale s’est transformée en racisme institutionnel, et la racine des événements en France réside dans une structure sociale appartenant à cette mentalité. La majorité des immigrés contraints de vivre dans des ghettos et subissant une oppression systématique sont des musulmans ».
Ce n’est pas la première fois qu’Erdoğan et les responsables turcs critiquent ce qu’ils qualifient de racisme en France à l’encontre des immigrés et de son histoire coloniale en Algérie, notamment au milieu de tensions précédentes entre Ankara et Paris sur diverses questions, notamment le soutien turc aux groupes islamiques et les activités d’exploration en Méditerranée orientale, ou encore la reconnaissance des massacres perpétrés par les Ottomans contre les Arméniens.
Erdoğan a comparé les décès de centaines de migrants à la fin du mois de juin au large des côtes grecques aux décès « des cinq personnes fortunées qui ont plongé pour voir le Titanic », affirmant que l’attention médiatique portée sur l’incident récent « témoigne de la mentalité coloniale arrogante et inhumaine fondée sur la suprématie blanche », notant que deux des cinq victimes étaient pakistanaises.
Erdoğan cherche à répondre aux critiques formulées à l’encontre de son régime par les autorités françaises concernant son traitement des minorités ethniques telles que les Kurdes. Les récents actes de violence à Paris et dans d’autres villes françaises lui ont offert une opportunité propice.
Les médias turcs surveillent de près les émeutes qui ont éclaté en France après la mort du jeune homme, en particulier la chaîne de télévision publique TRT, qui souligne constamment que le jeune homme né en France est d’origine algérienne.
Actuellement, la plupart des villes et régions en France, notamment la capitale Paris, connaissent des protestations généralisées et violentes à la suite du meurtre de l’adolescent Nael El-Mezroui par un policier français, même s’il ne représentait aucune menace pour la vie du policier, et que celui-ci a tiré sur lui à bout portant, comme le montre une vidéo enregistrée.