Erdogan donne le choix aux Kurdes de Syrie entre déposer les armes ou mourir
Le président turc, dont le pays entretient des relations étroites avec la nouvelle direction syrienne, menace d'anéantir les organisations kurdes armées en Syrie.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan a donné, ce mercredi, aux groupes kurdes armés syriens le choix entre déposer leurs armes ou mourir, dans la menace la plus claire depuis la chute du régime de Bachar al-Assad et après l’annonce de la nouvelle direction en Syrie qui a décidé de dissoudre les factions armées et de les intégrer dans l’armée nationale qu’elle envisage de constituer. Cette dernière a également affirmé qu’elle chercherait à limiter le port d’armes à l’État, y compris dans les zones contrôlées par les combattants kurdes soutenus par les États-Unis.
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Les déclarations d’Erdogan interviennent presque un jour après l’avertissement des États-Unis concernant toute attaque turque contre les forces démocratiques syriennes (FDS), dont les combattants kurdes forment l’épine dorsale, précisant qu’une attaque contre leurs alliés kurdes créerait des vides sécuritaires, permettant ainsi le retour de l’organisation État islamique (Daech).
Les FDS ont joué un rôle clé dans l’opération militaire de la coalition internationale contre l’organisation extrémiste dirigée par les États-Unis. Le ministre américain des Affaires étrangères, Antony Blinken, avait précédemment discuté à Ankara du dossier des combattants kurdes en Syrie sans parvenir à un accord avec les Turcs sur le désarmement de ces organisations, que la Turquie considère comme des organisations terroristes, les voyant comme un prolongement du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui lutte contre l’État turc depuis des décennies pour l’établissement d’un État kurde indépendant.
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Le président turc a déclaré mercredi que les combattants kurdes en Syrie devaient déposer leurs armes, sinon « ils seront enterrés » sur le sol syrien, au milieu des combats entre des combattants syriens soutenus par la Turquie et des militants kurdes qui ont éclaté depuis la chute de Bachar al-Assad ce mois-ci.
Ankara a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité de dissoudre les Unités de protection du peuple (YPG) après la chute d’al-Assad, soulignant que ce groupe armé n’a pas sa place dans l’avenir de la Syrie. Le changement de direction en Syrie a mis les principales factions kurdes du pays dans une position faible.
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Erdogan a déclaré aux députés de son parti, l’AKP, au parlement : « Soit les séparatistes tueurs déposent leurs armes, soit ils seront enterrés sur le sol syrien avec leurs armes. » Il a ajouté : « Nous éliminerons l’organisation terroriste qui tente de construire un mur de sang entre nous et nos frères kurdes. »
La Turquie considère les YPG comme une branche du PKK interdit, qui porte les armes contre l’État turc depuis 1984. Les YPG constituent l’élément principal des Forces démocratiques syriennes alliées aux États-Unis.
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La Turquie, les États-Unis et l’Union européenne classent le PKK comme une organisation terroriste. Ankara a plusieurs fois demandé à Washington, son allié dans l’OTAN, et à d’autres parties de cesser de soutenir les YPG.
Le ministère turc de la Défense a annoncé plus tôt que ses forces armées avaient tué 21 militants des YPG et du PKK dans le nord de la Syrie et en Irak.
Pour la première fois, Mazloum Abdi, le commandant des FDS, a admis lors d’une interview avec Reuters la semaine dernière la présence de combattants du PKK en Syrie, précisant qu’ils avaient contribué à la lutte contre Daech et qu’ils quitteraient le pays si un accord sur un cessez-le-feu complet avec la Turquie était conclu, une condition essentielle pour Ankara. Il a nié toute relation organisationnelle avec le PKK.
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Erdogan a également mentionné que la Turquie ouvrirait bientôt son consulat à Alep et s’attend à une augmentation du trafic à sa frontière l’été prochain avec le début du retour de certains réfugiés syriens qu’elle accueille, dont le nombre est estimé à plusieurs millions.
Ankara a été le premier pays à envoyer une délégation de haut niveau à Damas après la chute d’al-Assad, dirigée par le directeur des services de renseignement, Ibrahim Kalin, qui avait précédemment été conseiller à la présidence durant le premier mandat d’Erdogan.
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Récemment, le ministre turc des Affaires étrangères, Hakan Fidan, a également rencontré le dirigeant de la nouvelle direction syrienne, Ahmed al-Shara, anciennement connu sous le nom d’Abou Mohammad al-Julani, leader du groupe Hayat Tahrir al-Sham, qui a mené l’attaque surprise depuis Alep vers Damas, forçant le président syrien Bachar al-Assad à fuir à Moscou sous des arrangements russes.
La Turquie parie sur ses relations solides avec la nouvelle direction syrienne pour résoudre le dossier des militants kurdes, pacifiquement ou par la force, tandis que la nouvelle administration dirigée par Ahmed al-Shara et l’administration kurde n’ont pas encore entamé de dialogues ou de négociations sur les questions que demande Ankara de résoudre, notamment le désarmement des factions kurdes.
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