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Épuration ethnique à Dinder… Tragédie humanitaire causée par l’armée soudanaise


Des centaines de civils ont été tués dans différentes régions du Soudan, notamment dans la région de Dinder, au cours de la semaine passée, alors que l’armée intensifie ses frappes aériennes dans une guerre qui dure depuis près de 18 mois.

L’armée soudanaise a récemment utilisé sa puissance aérienne pour reprendre le contrôle de certaines zones de la capitale, Khartoum.

Face à des accusations selon lesquelles l’Égypte lui fournirait un soutien direct, l’armée tente de reprendre l’initiative dans le conflit.

La guerre au Soudan a provoqué la plus grande crise de déplacement au monde et engendré une famine.

Le groupe de défense des droits humains « Avocats d’urgence » soudanais a déclaré que des centaines de personnes avaient été tuées dans des attaques similaires à travers le pays. Ils n’ont pas précisé la période exacte de ce bilan, mais ont affirmé que cela démontre le « manque de considération des forces armées pour la protection des civils sans défense ».

Les « Avocats d’urgence » ont ajouté que le bombardement aérien sur Hassahisa avait tué ou blessé plus de 100 personnes lundi dernier. Hassahisa est une ville située dans l’État d’Al-Jazirah, au sud de Khartoum.

Un activiste local a rapporté qu’au moins 38 personnes, dont la majorité sont des enfants, ont été tuées. Il a partagé avec Reuters une vidéo montrant les conséquences de l’attaque, apparemment dans une zone résidentielle.

Le groupe a également signalé qu’une frappe aérienne le 5 octobre sur la ville de Hamrat al-Sheikh dans l’État de Kordofan du Nord, à l’ouest de Khartoum, a fait 30 morts et plus de 100 blessés. Ils ont publié une vidéo montrant un marché qui semblait avoir été bombardé.

Le comité local de réponse aux urgences a rapporté qu’une frappe aérienne, la veille, sur un autre marché dans la région de Kuma, dans l’État du Darfour du Nord, avait fait 61 morts, dont 13 enfants, selon l’UNICEF.

L’armée a mené une campagne de bombardements massifs contre des civils dans la région de Dinder, causant la mort de nombreux civils, y compris des femmes et des enfants. Ces événements soulèvent de profondes interrogations sur la violence continue au Soudan, notamment dans les régions à forte diversité ethnique, où beaucoup considèrent cet assaut comme une partie d’une campagne d’épuration ethnique en pleine expansion.

Le Laboratoire de recherche humanitaire de l’Université Yale aux États-Unis, qui suit la guerre au Soudan, a également signalé que l’armée avait mené une campagne de bombardements dans plusieurs régions.

La progression de l’armée dans la capitale, commencée fin septembre, a causé des pertes humaines. Ridwan Nouisser, expert en affaires soudanaises pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, a exprimé sa préoccupation concernant des rapports, certains publiés sur les réseaux sociaux, mentionnant l’exécution sommaire de 70 jeunes hommes par des forces alliées à l’armée dans la ville de Bahri.

Mohamed Osman, de l’organisation Human Rights Watch, a déclaré : « L’intensification des combats, les rapports sur les victimes civiles et les dégâts causés aux infrastructures se produisent alors que de nouvelles armes continuent d’arriver aux parties en conflit. »

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