En Tunisie, Ennahdha et le report de la « tribunal du terrorisme » : peine aggravée
La justice tunisienne a reporté aujourd’hui, mardi, le procès du chef du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, à la séance du 27 mai en cours, dans une affaire liée au terrorisme.
Le tribunal a décidé du report en raison de l’absence de Rached Ghannouchi à l’audience d’aujourd’hui, au cours de laquelle ont été examinées les accusations portées contre le chef du mouvement islamiste Ennahdha, liées à « l’apologie du terrorisme » et « l’incitation à la haine ».
Ghannouchi avait décidé en avril 2023 de boycotter toutes les séances de son procès, alléguant « l’absence de garanties d’un procès équitable ».
L’affaire, dont l’une des audiences a eu lieu aujourd’hui, a débuté après que le parquet près le tribunal de première instance de Tunis ait renvoyé Ghannouchi devant le tribunal spécialisé dans les affaires de terrorisme, suite à une plainte déposée par un agent de sécurité concernant l’utilisation du terme « tyrans » dans un discours prononcé par le chef d’Ennahdha lors des funérailles d’un dirigeant du mouvement Ennahdha dans le sud du pays.
Lors de sa présence aux funérailles d’un membre du conseil consultatif du mouvement Ennahdha, Farhat Al-Abbar, dans le gouvernorat de Tataouine, Ghannouchi avait déclaré: « Il était courageux, ne craignant ni le gouvernant ni le tyran ».
Ghannouchi avait également ajouté que « Al-Abbar était très courageux et ne craignait ni la pauvreté ni le gouvernant ni le tyran ».
Ghannouchi avait été condamné à une peine d’emprisonnement d’un an et à une amende dans cette affaire en mai dernier, mais le parquet avait fait appel de cette décision.
La saisine de l’affaire par la chambre criminelle de la cour d’appel de Tunis a conduit à la confirmation de la condamnation de Rached Ghannouchi, avec une peine de prison de 15 mois assortie d’une surveillance administrative de trois ans et d’une amende, en raison de son absence à l’audience, tout en poursuivant l’examen de l’affaire.