Moyen-Orient

En réponse à des appels répétés… Début de l’enquête sur les crimes des Frères musulmans dans les prisons de Taïz et Lahij


Après que les autorités judiciaires yéménites ont commencé à enquêter sur les crimes de détentions arbitraires et d’emprisonnement d’innocents par des forces loyales aux Frères musulmans dans les gouvernorats de Taïz et Lahij, un document a révélé la directive du tribunal militaire pour que le ministère public de la quatrième région militaire effectue des descentes sur le terrain et ouvre un dossier d’enquête sur les victimes détenues dans des centres de détention sous le commandement du colonel Abou Bakr al-Jibouli, chef de la quatrième brigade d’infanterie de montagne et commandant de l’axe de Tour al-Baha, affilié aux Frères musulmans et déployé dans des zones frontalières entre les deux gouvernorats.

La directive est basée sur des plaintes et des réclamations soumises par les familles au ministère de la Défense, au procureur général et au premier avocat général des tribunaux militaires, révélant que les forces des Frères musulmans pratiquaient des détentions arbitraires de citoyens sur la base d’accusations fallacieuses, sans renvoyer les victimes devant les tribunaux et en kidnappant des dizaines pour les détenir dans des prisons illégales.

Le directeur du tribunal militaire, le juge Mehdi Fasieh, a chargé le membre du ministère public de la quatrième région militaire, Ibrahim Abdelrab, d’ouvrir un dossier d’enquête sur les détenus arbitrairement dans les prisons des Frères musulmans. Un juge du parquet spécialisé à Aden a commencé mercredi à enquêter dans le quartier général des forces des Frères musulmans.

Des dizaines de familles de personnes enlevées attendent avec impatience de connaître le sort de leurs proches détenus dans ces prisons des Frères musulmans situées dans des zones imbriquées entre Taïz et Lahij, y compris les cas de décès de détenus sous la torture dont les corps n’ont pas été restitués.

Les proches des personnes enlevées considèrent que le début de l’enquête judiciaire sur ce dossier humanitaire est une étape positive, bien que tardive, en réponse aux appels répétés et aux protestations insistantes des familles et des mères des détenus, qui ont exigé de connaître le sort de leurs enfants et ont même conduit à une grève de la faim des détenus dans les prisons.

La quatrième brigade d’infanterie de montagne et l’axe de Tour al-Baha, affiliés aux Frères musulmans, gèrent environ six centres de détention illégaux, y compris des centres temporaires et d’autres secrets. L’un des principaux centres de détention se trouve près d’un site militaire dans le village de « Al-Kanb » à la frontière entre les districts de Maqatara et Tour al-Baha entre Taïz et Lahij.

Le nombre exact de personnes enlevées dans ces centres de détention n’est pas connu, ils existent de dizaines de personnes disparues de force, y compris des jeunes et des enfants, dont 30 personnes ont été enlevées fin juillet 2023 à la suite d’une explosion perpétrée par les Houthis à Maqatara.

Les habitants des zones rurales ont accusé les forces des Frères musulmans d’avoir exploité l’explosion pour lancer des raids dans les maisons de leurs opposants sous prétexte qu’ils travaillaient comme cellules pour les Houthis.

Ils ont affirmé que l’explosion s’est produite après le retrait soudain de ces forces dirigées par Abou Bakr al-Jibouli de quatre sites militaires en première ligne, permettant à un groupe houthi spécialisé dans la pose de mines de s’infiltrer et de placer deux mines dans la région, ciblant une patrouille militaire dans la vallée de Maqatara, faisant des morts et des blessés.

Ils ont également confirmé que le jour de l’explosion, les habitants ont affronté les éléments houthis qui tentaient de s’implanter dans l’un des sites militaires abandonnés par les Frères musulmans et les ont forcés à se retirer vers le district de Hayfan, à l’est de Taïz.

Les forces des Frères musulmans ont alors empêché la police criminelle de Maqatara de recueillir des preuves et de mener des investigations, refusant d’informer le commandement de la quatrième région militaire à Aden et le ministère de la Défense de l’explosion, et l’ont exploitée comme prétexte pour des arrestations, selon une plainte déposée par un avocat au nom des victimes des prisons des Frères musulmans.

Il convient de noter que les Frères musulmans ont transformé les zones sous leur contrôle en prisons secrètes où sont emprisonnés des civils et des militants opposés à l’agenda du parti Islah, la branche politique de l’organisation. L’ouverture de ce dossier devrait mettre en lumière les victimes de dizaines de prisons secrètes des Frères musulmans dans la ville de Taïz, Maqatara et même Marib, selon des observateurs.

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