En 2024… Les Frères musulmans de Tunisie paient le prix de leurs crimes
Le politologue tunisien Mohamed Al-Maidani a déclaré : « L’année 2024 a été une année de reddition de comptes pour les Frères musulmans en Tunisie et de resserrement judiciaire autour d’eux », affirmant que « le mouvement Ennahdha a pris fin en Tunisie, devenant un parti marginalisé et rejeté tant sur le plan populaire que politique ».
Il a souligné : « Le mouvement Ennahdha s’est effondré, et il ne reste plus aucune partie de son corps malade capable de relever des défis ou de rassembler les rangs de cette structure défaillante ». Il a ajouté que l’absence d’annonce de la nomination d’un nouveau dirigeant par le mouvement est un signe de sa disparition et de son passage à des activités clandestines par peur des poursuites judiciaires.
Le mouvement Ennahdha fait face à des accusations dans des dossiers graves, notamment l’envoi de centaines de jeunes Tunisiens vers des zones de conflit depuis 2011, la participation de son aile armée à des assassinats politiques en Tunisie ces dernières années, et des complots visant à menacer la sécurité de l’État.
Au cours des dernières années, les Frères musulmans ont tenté de changer d’image dans une tentative de regagner une position perdue. Cependant, cette nouvelle manœuvre n’a pas trompé les Tunisiens, qui ont énormément souffert pendant leur période de gouvernance, et les ont rejetés tant sur le plan populaire que politique.
Au début de 2024, le mouvement Ennahdha, branche des Frères musulmans en Tunisie, a annoncé son intention de changer son nom et celui de son Conseil consultatif.
L’année 2024 a également été marquée par la poursuite des dirigeants du mouvement Ennahdha pour les crimes qu’ils ont commis contre la Tunisie et les Tunisiens au cours des dix dernières années. Ainsi, le 1er février 2024, la justice a condamné le chef des Frères musulmans tunisiens, Rached Ghannouchi, et son gendre Rafik Abdel Salam à trois ans de prison pour avoir reçu des financements étrangers lors des élections de 2019, à l’issue de plusieurs mois d’enquêtes judiciaires.
Une autre condamnation a été prononcée contre Ghannouchi pour des accusations de blanchiment d’argent et d’atteinte à la sécurité de l’État dans une affaire connue sous le nom de la société « Instalingo », spécialisée dans la production de contenu numérique.
À la mi-mai 2024, un autre jugement a été rendu par la justice tunisienne condamnant Ghannouchi à trois ans de prison dans une affaire liée à la poursuite des partis politiques pour financements étrangers.
Le 24 juin 2024, la Cour d’appel de Tunis a condamné Ghannouchi à un an de prison et à une amende de 1000 dinars (333 dollars) dans une affaire de « glorification du terrorisme ».
Le 24 juillet 2024, le Pôle judiciaire antiterroriste tunisien (un tribunal spécialisé) a émis un mandat d’arrêt contre le secrétaire général du mouvement Ennahdha, Ajmi Lourimi, ainsi que les dirigeants des Frères musulmans, Moussab Al-Gharbi et Mohamed Al-Ghanoudi, dans une affaire de « complot contre la sécurité de l’État ».
Le 14 septembre 2024, les autorités tunisiennes ont arrêté 80 dirigeants du mouvement Ennahdha, accusés de « planification de troubles et de complot », parmi lesquels Mohamed Al-Qallawi, Mohamed Ali Boukhatem et Tawfiq Ben Ammar.
Le 18 octobre 2024, la justice tunisienne a condamné l’ancien ministre de la Justice et dirigeant du mouvement Ennahdha, Noureddine Bhiri, à 10 ans de prison pour atteinte à la sécurité de l’État et incitation des Tunisiens les uns contre les autres.