Du désarmement au réarmement… Le Hezbollah se mobilise et Israël perd patience
 
						Des rapports de renseignement évoquent une reprise du réarmement par le Hezbollah, en violation de l’accord de cessez-le-feu, poussant la région vers le risque d’un nouvel affrontement avec Israël.
Selon un rapport dans le journal américain The Wall Street Journal, le Hezbollah libanais serait en train de reconstituer ses forces affaiblies, défiant ainsi les conditions de l’accord de cessez-le-feu, ce qui accroît les risques d’une reprise du conflit avec Israël.
Le quotidien américain, citant des sources informées restées anonymes, a rapporté que les renseignements indiquent que le Hezbollah, soutenu par l’Iran, reconstitue ses stocks de roquettes, de missiles antichars et d’artillerie.
L’une des sources a précisé qu’une partie de ces armes « transite par des ports maritimes et des routes de contrebande à travers la Syrie », ajoutant que « le Hezbollah fabrique lui-même certaines de ses nouvelles armes ».
Ce processus de réarmement met sous pression l’accord ayant mis fin, il y a un an, à une campagne militaire israélienne intensive de deux mois contre le mouvement.
L’accord engageait le Liban à entamer le désarmement du Hezbollah dans certaines régions du pays, avant d’étendre cette mesure à l’ensemble du territoire, conformément à un accord antérieur.
Cependant, le mouvement a insisté pour conserver ses armes, invoquant la défense de la souveraineté du Liban.
Israël « perd patience »
Selon plusieurs sources, Israël commence à perdre patience, exprimant sa colère face aux nouvelles informations des services de renseignement. Le différend, initialement centré sur le désarmement du Hezbollah, s’est transformé en quelques mois seulement en problème de réarmement.
Tom Barrack, ambassadeur américain en Turquie et principal émissaire des États-Unis au Liban et en Syrie, a déclaré ce mois-ci : « Si Beyrouth continue d’hésiter, Israël pourrait agir unilatéralement, et les conséquences seraient graves. »
Les dirigeants libanais, par l’intermédiaire de médiateurs arabes et américains, ont demandé à Israël de faire preuve de patience, se disant ouverts à un renforcement de la coopération en matière de renseignement et de coordination, malgré l’état de guerre technique entre les deux pays, selon le journal.
Dans ce contexte, The Wall Street Journal a indiqué que le bureau du Premier ministre libanais a refusé de commenter, tout comme la présidence, l’armée et le Hezbollah, qui n’ont pas répondu aux demandes d’entretien.
Dans une interview diffusée en octobre sur une chaîne de télévision affiliée au Hezbollah, Naïm Qassem, actuel secrétaire général du mouvement, a déclaré qu’il devait y avoir une coordination entre l’armée libanaise et le parti, tout en affirmant qu’il fallait résister aux tentatives de désarmement.
Il a ajouté que le mouvement cherche à éviter une nouvelle guerre avec Israël et n’a pas répondu militairement aux frappes israéliennes depuis la trêve.
Après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023, le Hezbollah avait tiré presque quotidiennement des roquettes sur Israël, contraignant cette dernière à évacuer certaines zones du nord du pays.
Les ripostes aériennes et terrestres d’Israël ont constitué l’une des campagnes les plus destructrices contre le Hezbollah, avec des milliers de frappes et d’explosions ayant gravement affaibli ses rangs.
L’accord de cessez-le-feu signé en novembre dernier prévoit le début du désarmement au sud du fleuve Litani, tandis que le président et le Premier ministre libanais ont appelé à étendre cette mesure à l’ensemble du territoire, afin de garantir le monopole de la force par l’État.
Le gouvernement a réalisé des progrès dans les régions méridionales, longtemps sous contrôle du Hezbollah, où le désarmement s’est souvent fait avec son accord.
Mais dans d’autres zones où l’influence du parti reste forte, comme la banlieue sud de Beyrouth et la plaine de la Bekaa, les progrès ont rencontré une résistance manifeste, selon le journal.
 
				 
					