Moyen-Orient

Disparition forcée et torture de dizaines de Yéménites dans les prisons des Houthis… Pourquoi ?


Des dizaines de militants de la vieille ville d’Ibb sont toujours absents dans les prisons de renseignements houthistes depuis des semaines, alors qu’ils étaient arrêtés pour avoir participé à une manifestation anti-coup d’État qui a accompagné le militant Hamdi Mkahel tué par les milices dans une prison du centre de détention de la province.

L’Organisation des droits de l’homme et du développement de Mayyun a observé 40 cas d’enlèvement d’habitants de la ville d’Ibb par la milice Houthi à la suite de la mort de Mkahel quelques mois après son arrestation, ce qui a provoqué une grande indignation dans la population après avoir fait part de sa liquidation en raison de ses critiques virulentes envers le chef du groupe Abdul Malik al-Houthi. Les manifestants ont scandé des cris de protestation contre les Houthis lors d’une manifestation sans précédent dans la province sous le contrôle des milices, il y a huit ans.

Quelques semaines après l’incident, des sources locales ont confirmé que les services de renseignements des Houthis cachaient encore des douzaines de jeunes hommes arrêtés pour avoir participé à la manifestation qui avait accompagné les funérailles de Mkahel.

Selon les sources, toutes les tentatives faites par les familles de ces détenus pour leur permettre de rendre visite ont échoué, et les autorités houthistes refusent de les déférer à la justice s’il existe des charges réelles à leur encontre. Ces sources ont confirmé qu’un mois après la campagne d’arrestations, la mainmise de la sécurité sur la vieille ville se poursuivait, et que les services de renseignement surveillaient les jeunes militants de sa population.

Elles ont également affirmé que, selon les informations reçues de la personne arrêtée, les personnes enlevées étaient soumises à diverses formes de torture pour avoir été forcées de reconnaître des accusations fausses.

Selon ces sources, les services de renseignement Houthis ont libéré deux des personnes arrêtées au deuxième jour de l’Aïd al-Fitr, Ali Rassam et Ahmed Al-Sanani, après avoir passé près d’un mois dans la prison des services de renseignements à la suite de leur participation à la manifestation qui a accompagné les funérailles et a rassemblé des milliers de résidents de la ville, qui ont fait sauter les rues en criant les actes des Houthis et en les accusant d’avoir nettoyé les détenus.

La province d’Ibb serait le théâtre d’une insécurité sans précédent, et les dirigeants Houthis s’emparent de biens publics, confisquent de larges portions de terres et les redistribuent à leurs fidèles.

Le gouverneur du groupe a pratiquement retiré le pouvoir aux autorités sécuritaires et militaires, et le gouvernorat est devenu dirigé par les chefs du service de renseignement, le commandant de la région militaire et le directeur de la police du gouvernorat, tous originaires du gouvernorat de Saada, qui a vu naître le groupe Houthi et le début de sa rébellion contre le pouvoir central à la mi-2004, avant qu’il ne se retourne contre la légitimité, au second semestre 2014, lorsqu’il envahit la capitale, Sanaa.

L’Association yéménite des mères des personnes enlevées a révélé que les milices terroristes Houthis infligent des tortures massives à des dizaines de personnes enlevées dans les prisons de sécurité et de renseignement de Sanaa.

L’association des droits de l’homme a déclaré dans un communiqué : La milice Houthi a caché 10 personnes enlevées au moins depuis le début du Ramadan, et personne ne connaît leur sort jusqu’à aujourd’hui.

Elle a également révélé que Houthi avait subi des tortures intenses et atroces à l’encontre de 60 autres détenus de la même prison, « Sécurité et Intelligence », à l’occasion du Ramadan, notamment les avoir entassés dans une seule pièce et les avoir dépouillés de tout, à l’exception de l’uniforme de la prison.

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