Développement spectaculaire : comment la Chine a-t-elle bâti sa puissance aérienne de manière autonome ?

La Chine vit aujourd’hui un tournant décisif, après avoir parcouru un long chemin vers le développement autonome de sa puissance aérienne, redéfinissant ainsi des équilibres militaires et politiques d’envergure.
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Au cours des trois dernières décennies, le développement des avions de chasse chinois a connu une transformation majeure. Alors que Pékin dépendait entièrement des conceptions soviétiques, les ingénieurs chinois produisent désormais localement des avions avancés, certains rivalisant même avec les appareils américains, selon le magazine américain The National Interest.
Cette évolution est le fruit d’un effort méthodique et coordonné visant à concrétiser la stratégie émergente de Pékin : remettre en question la domination aérienne des États-Unis et leur influence dans la région indo-pacifique.
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Jusqu’aux années 1990, la force aérienne chinoise (PLAAF) avait un rôle limité et s’appuyait largement sur des avions soviétiques comme les MiG-19 et MiG-21. Sa capacité se limitait à des opérations de défense aérienne locale, bien loin des performances de l’US Air Force, qui utilisait déjà les F-15, F-16, F/A-18, F-117, B-2 et se préparait à introduire la F-22.
Cependant, durant les années 1990 et le début des années 2000, la Chine a commencé à combler cet écart capacitaire. Elle a d’abord acquis des avions de chasse russes plus avancés comme les Su-27 et Su-30, avant de développer ses propres appareils, notamment le Shenyang J-11.
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Cela a permis à la PLAAF de disposer d’une flotte offrant de meilleures performances en matière de vitesse, de portée et d’armement. Néanmoins, la Chine restait en retrait face aux États-Unis, notamment dans les domaines du radar, de la furtivité et de l’avionique.
Selon The National Interest, les efforts continus menés par la Chine tout au long des années 2000 ont conduit à la conception de nouveaux modèles d’avions de chasse, de plus en plus sophistiqués.
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L’un des jalons importants a été la Chengdu J-10, un avion multirôle monomoteur comparable au F-16. Ce fut le premier chasseur de quatrième génération produit localement en Chine.
Le développement de la J-10 a marqué un tournant, révélant la capacité de la Chine à concevoir un avion doté de performances impressionnantes, notamment en matière d’avionique, d’intégration des systèmes et d’aérodynamisme.
Mais malgré ces progrès, la J-10 demeure inférieure à ses équivalents américains en matière de furtivité et de fusion des capteurs.
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Pour combler ce retard, la Chine a développé deux chasseurs de cinquième génération, devenant ainsi l’un des trois seuls pays au monde à y parvenir : la Chengdu J-20 et la Shenyang FC-31.
Avec ses deux moteurs et ses capacités avancées, la J-20 est conçue pour intercepter des cibles à longue distance, percer les défenses aériennes et dominer l’espace aérien. Elle se distingue par sa conception furtive, ses soutes à armements internes et son radar sophistiqué.
Ces avancées technologiques remarquables, accomplies en un laps de temps relativement court, s’inscrivent dans la continuité d’une politique étrangère chinoise plus affirmée.
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Du point de vue américain, l’amélioration rapide de l’arsenal aérien chinois modifie profondément les équilibres dans la région indo-pacifique. Alors que les stratèges américains envisageaient autrefois une domination aérienne incontestée, ils doivent désormais prendre en compte la montée en puissance de la PLAAF.
La force aérienne chinoise pourrait non seulement restreindre l’accès à son espace aérien, mais aussi projeter son influence au-delà de ses frontières.