Des preuves devant l’ONU établissent le recrutement de mercenaires par le Polisario dans des zones de conflit

Des organisations ont présenté des données confirmant l’implication du Polisario dans des opérations de recrutement forcé visant des jeunes et des enfants, appelant à l’ouverture d’une enquête internationale.
Des ONG de défense des droits de l’homme ont révélé, devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU réuni en sa 60e session à Genève, l’implication du Polisario dans le recrutement de nombreux habitants des camps de Tindouf comme mercenaires dans des zones de tension, notamment au Sahel. Ces révélations interviennent alors que les appels se multiplient pour classer le front séparatiste comme une « organisation terroriste », compte tenu de la menace qu’il représente pour la stabilité régionale.
Selon le média marocain Le Journal, Zine El Abidine El Ouali, représentant du Réseau africain pour le développement, la gouvernance et les droits humains, a affirmé que le Polisario avait envoyé plusieurs jeunes Sahraouis en Libye pour soutenir le régime de Mouammar Kadhafi après le déclenchement de la révolution libyenne.
Ces combattants, devenus mercenaires, se seraient rendus coupables de graves violations des droits humains. Après la chute du régime libyen, ils auraient été redéployés dans des pays du Sahel, où ils ont participé à des massacres et à des enlèvements visant notamment des Casques bleus de l’ONU.
Ces révélations ouvrent la voie à d’éventuelles enquêtes internationales sur les activités du Polisario, pouvant déboucher sur des sanctions ou des poursuites contre ses dirigeants. Elles accentuent aussi la pression sur les rares pays qui continuent de soutenir le front séparatiste, les poussant à réévaluer leurs positions à la lumière de rapports répétitifs dénonçant ses violations des droits humains.
El Ouali a également cité l’exemple d’Adnan Abou Walid al-Sahraoui, devenu chef de l’État islamique au Grand Sahara, qui s’est formé dans les camps de Tindouf avant d’être envoyé au Mali, où il a joué un rôle majeur dans la déstabilisation de la région.
Les ONG appellent l’ONU à diligenter une enquête indépendante sur ces pratiques, à mettre en place des mesures de protection pour les réfugiés contre le recrutement forcé et à exiger de l’Algérie, en tant que pays hôte des camps de Tindouf, qu’elle respecte ses obligations internationales et garantisse les droits fondamentaux des populations.
D’autres témoignages, notamment de l’organisation italienne Il Cenacolo, font état de recrutements forcés visant jeunes et enfants, transformés en mercenaires, citant des rapports américains selon lesquels près de 200 combattants enrôlés par le Polisario auraient été arrêtés par les autorités syriennes.
Ces pratiques sont qualifiées de « violation flagrante » du droit international, l’Algérie étant tenue pour pleinement responsable en sa qualité d’État hôte des camps. L’organisation a ainsi réclamé une enquête internationale exhaustive et des mesures immédiates pour mettre fin à ces abus, avertissant de leurs conséquences sur la paix et la stabilité régionales.
Le dossier de la transformation des camps de Tindouf en foyer de radicalisation et en zone de transit pour le terrorisme revient régulièrement sur la scène internationale, suscitant des inquiétudes croissantes. Ces camps sont considérés comme l’un des foyers les plus sensibles d’instabilité dans la région sahélo-saharienne, d’autant que de multiples rapports d’experts établissent des liens entre le Polisario et des groupes terroristes.
La dégradation des conditions de vie dans les camps, le chômage massif et l’absence de perspectives incitent des jeunes désespérés à rejoindre des groupes armés. Le détournement de l’aide humanitaire par des dirigeants du Polisario, qui en privent les habitants réticents à leur projet séparatiste, exacerbe ces souffrances et favorise un climat propice à la radicalisation.
De surcroît, Tindouf est devenue un point de passage majeur pour la contrebande d’armes, de drogue et d’êtres humains, des activités criminelles qui dépassent le cadre des camps pour alimenter les conflits et fragiliser la stabilité de toute la région.
Washington envisagerait désormais de classer le Polisario parmi les organisations terroristes étrangères, après des appels soulignant que le front séparatiste constitue une menace directe pour la sécurité des États-Unis et de leurs alliés.
La diplomatie marocaine a réussi à attirer l’attention internationale sur ces dangers, en reliant le conflit artificiel du Sahara à la lutte mondiale contre le terrorisme. Cette approche bénéficie d’un large soutien, notamment de plusieurs pays européens et des États-Unis, qui considèrent l’initiative marocaine d’autonomie sous souveraineté nationale comme la seule solution viable au conflit.