Des pressions américaines poussent Israël à introduire des équipements de déblaiement à Gaza
Des journaux hébreux affirment que l’objectif de l’opération de déblaiement prévue à Rafah est de préparer la zone à l’établissement d’une nouvelle zone humanitaire destinée à accueillir des milliers de Palestiniens, sans contrôle du Hamas.
Israël se prépare à introduire des engins lourds dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, pour commencer à retirer les décombres, selon un journal hébreu, dans le cadre de « pressions américaines », alors que l’État hébreu commet de multiples violations liées à l’accord de cessez-le-feu. Rafah fait partie des zones encore occupées par l’armée israélienne à Gaza.
Selon la chaîne Kan, relevant de l’autorité publique de diffusion, « dans le cadre des pressions américaines sur Israël pour se préparer à la prochaine étape du plan du président américain Donald Trump, alors qu’il ne resterait que deux otages morts à Gaza, l’armée israélienne se prépare à introduire des engins lourds à Rafah, peut-être dès la semaine prochaine, pour lancer une vaste opération de déblaiement ».
Les factions palestiniennes affirment qu’elles ont remis, depuis l’entrée en vigueur de la première phase du cessez-le-feu le 10 octobre dernier, 20 otages israéliens vivants ainsi que les dépouilles de 28 autres, soit l’ensemble des corps qu’elles détenaient.
Cependant, Israël a déclaré que l’un des corps récupérés ne correspondait à aucun de ses otages, et que certains restes n’étaient pas nouveaux mais appartenaient à un otage dont le corps avait déjà été récupéré. Elle conditionne le lancement des négociations pour la deuxième phase de l’accord à la restitution des dépouilles de deux otages qu’elle affirme toujours détenus à Gaza.
Selon Kan, l’objectif de l’opération de déblaiement prévue à Rafah « est de préparer la zone à l’établissement d’une nouvelle zone humanitaire où entreront des milliers de Palestiniens, sans contrôle du Hamas ».
La chaîne ajoute qu’« ultérieurement, et conformément au plan américain, une force militaire étrangère opérera sur place, dans une zone relevant du contrôle israélien appelée la nouvelle Gaza ».
Elle indique également que, « à ce stade, les pays ayant accepté d’envoyer des soldats à Gaza (non nommés) ne sont pas disposés à opérer dans les zones sous contrôle du Hamas, autrement dit l’ancienne Gaza ». Elle précise que « ces derniers jours, les forces israéliennes ont commencé à évacuer les munitions non explosées à Rafah et à injecter du ciment dans les tunnels, afin de préparer le terrain à la prochaine phase ».
La chaîne souligne que « selon la logique israélienne, même si aucun progrès n’est possible vers la prochaine phase (en raison du refus du Hamas d’abandonner les armes), ces opérations sur le terrain servent l’intérêt israélien consistant à détruire les infrastructures du terrorisme ».
Elle précise que « la préparation du terrain n’inclut pas le quartier de Jenina à Rafah, où des dizaines de combattants sont toujours retranchés sous terre ».
Depuis plus d’une semaine, l’armée israélienne cible des Palestiniens qu’elle dit appartenir au Hamas, coincés dans un tunnel à l’est de Rafah, et qu’Israël estime à plusieurs dizaines.
Un accord de cessez-le-feu entre Tel-Aviv et le Hamas a mis fin à un massacre commis par Israël dans la bande de Gaza, avec un soutien américain pendant deux ans depuis le 8 octobre 2023, qui a fait plus de 69 000 morts palestiniens et plus de 170 000 blessés, en majorité des femmes et des enfants. La reconstruction, selon l’ONU, devrait coûter environ 70 milliards de dollars.
Cependant, Israël continue de commettre de nombreuses violations ayant entraîné la mort et la blessure de centaines de Palestiniens, et maintient des restrictions sur l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza.
Parmi les principales mesures prévues dans la deuxième phase du plan du président américain figure le déploiement d’une force internationale de stabilisation à Gaza.
La semaine dernière, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution prévoyant la formation de forces internationales de stabilisation pour se déployer à Gaza, ainsi qu’un Conseil de paix présidé par Trump, chargé de gérer les affaires de Gaza durant une phase transitoire jusqu’à la fin de l’année 2027.
