Moyen-Orient

Des pays arabes rejettent le plan israélien de division de Gaza


Selon le Wall Street Journal, le plan israélien s’inscrit dans le cadre des discussions sur la reconstruction de Gaza, auxquelles participent plusieurs acteurs arabes et occidentaux. Ce projet propose de diviser l’enclave palestinienne en zones distinctes, dont l’une serait placée sous supervision israélienne directe.

Des sources diplomatiques arabes ont révélé au Wall Street Journal que plusieurs capitales arabes ont exprimé un rejet catégorique de la proposition israélienne visant à diviser la bande de Gaza en zones administratives et sécuritaires séparées. Elles estiment qu’un tel projet instaurerait une nouvelle réalité, consacrerait la présence israélienne permanente à l’intérieur du territoire et compromettrait durablement les perspectives de stabilité.

Selon la même source, l’initiative israélienne prévoit que certaines zones de Gaza soient gérées par des parties palestiniennes, tandis que la reconstruction ne serait autorisée que dans les zones sous contrôle israélien — présentées comme « une mesure temporaire » jusqu’au désarmement complet du Hamas.

Le refus arabe a été sans équivoque : plusieurs États ont mis en garde contre le risque que cette « mesure temporaire » devienne une situation permanente, entravant la réunification du territoire et consolidant la division géographique et politique palestinienne. Les diplomates arabes estiment que toute initiative compromettant l’unité de Gaza « conduira à une crise plus profonde à long terme et restreindra davantage la liberté de mouvement des Palestiniens entre la bande de Gaza et la Cisjordanie ».

Un diplomate arabe, cité anonymement, a précisé que « l’idée de division du territoire n’en est encore qu’à ses débuts, et que de nouvelles propositions seront discutées dans les jours à venir ».

Le plan de paix proposé par Donald Trump en septembre dernier prévoyait une série de mesures pour mettre fin au conflit qui dure depuis deux ans à Gaza. Il incluait un cessez-le-feu immédiat en échange de la libération de prisonniers dans un délai de 72 heures, ainsi que la création d’une autorité civile transitoire à caractère technocratique, placée sous supervision internationale, pour administrer le territoire à la place du Hamas et préparer sa réintégration dans le système politique palestinien.

Le document mentionnait également la libération de tous les prisonniers des deux camps : le Hamas a déjà relâché 20 otages israéliens capturés depuis octobre 2023, tandis qu’Israël a libéré plus de 1 700 prisonniers palestiniens originaires de Gaza, ainsi que 250 détenus à longues peines transférés vers d’autres zones palestiniennes.

Cependant, la nouvelle proposition israélienne de diviser Gaza a suscité des inquiétudes arabes et internationales, craignant qu’elle ne sabote le plan initial. Les capitales arabes estiment qu’imposer de nouvelles cartes d’influence au sein de Gaza reviendrait à anéantir le principe de « solution unifiée » sur lequel reposait le plan américain.

Des analystes avertissent que cette divergence pourrait freiner le processus politique à Gaza, d’autant que les pays arabes comptaient jouer un rôle clé dans la reconstruction et le rétablissement de la vie civile après des années de blocus et de division. Si Israël persiste à vouloir diviser le territoire, ces pays risquent de se retrouver dans une position délicate, entre le refus de normaliser la « nouvelle réalité » et la nécessité de contribuer à l’aide humanitaire.

De son côté, le gouvernement israélien n’a pas encore publié de précisions officielles sur le contenu du projet, se limitant à indiquer qu’il s’agit de « l’une des plusieurs options à l’étude pour garantir la sécurité et prévenir une reprise des hostilités ». Les observateurs estiment toutefois que cette approche traduit une volonté d’Israël de maintenir une présence sécuritaire durable à Gaza, même après la fin de la guerre — une orientation jugée inacceptable par les pays arabes.

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