Moyen-Orient

Des milices au crime organisé : les Frères musulmans dans le viseur des enquêtes yéménites


Dans un contexte ravivant l’attention sur la menace des Frères musulmans au Yémen, les récentes enquêtes ont révélé le démantèlement d’un réseau terroriste dirigé par un certain Amjad Khaled, dont les liens organisationnels avec la confrérie ont ensuite été confirmés, selon le site « Nokhbat Hadramout ». L’affaire ne s’est pas arrêtée au simple volet criminel : elle a rouvert le dossier plus large du rôle des Frères musulmans dans l’utilisation de milices armées comme instruments parallèles de leurs projets politiques, notamment après le recul de leur influence dans les structures officielles.

Les informations rapportées par le site indiquent que le réseau géré par Amjad Khaled bénéficiait d’un soutien financier et logistique de la part d’entités liées à la confrérie, et que ses activités se concentraient dans des zones contrôlées par des milices affiliées aux Frères musulmans à Taëz et dans le sud du pays.

Ces éléments mettent en lumière une partie du mode opératoire de l’organisation, qui a toujours cherché à s’infiltrer à travers des façades civiles et sécuritaires, avant de les transformer en outils exécutifs servant ses agendas politiques dans la phase d’après-guerre.

Selon le rapport, le démenti rapide émis par les dirigeants des Frères musulmans ne dissimule pas la réalité du lien, mais traduit plutôt la crainte d’un éventuel classement de l’organisation comme entité terroriste.

Les enquêtes en cours, selon « Nokhbat Hadramout », ont montré que la confrérie a eu recours à des réseaux locaux pour planifier des opérations menaçant la stabilité du sud du Yémen, profitant du couvert politique et administratif offert par ses zones d’influence au cours des dernières années.

Ces activités ne sont pas des incidents isolés, mais s’inscrivent dans un schéma récurrent que l’organisation reproduit dans plusieurs pays arabes : à chaque fois qu’elle se trouve fragilisée politiquement, elle se mue en structure dissimulant des pratiques relevant du crime organisé.

Cette imbrication entre action politique et activité armée constitue aujourd’hui le cœur de la caractérisation de la confrérie par de nombreux cercles sécuritaires internationaux.

Sur le plan politique, cette affaire ouvre un nouveau chapitre pour le gouvernement yéménite, l’invitant à réévaluer ses relations avec les forces proches des Frères musulmans, d’autant que des preuves documentées établissent un lien entre leur financement et des actions subversives contre les institutions de l’État.

Ce développement renforce également la position des puissances régionales qui militent pour le classement des Frères musulmans comme organisation terroriste au Yémen, désormais considérée comme une menace directe pour la sécurité et la stabilité nationales.

Les investigations devraient s’élargir pour inclure des comptes financiers et des réseaux de financement transnationaux, plaçant ainsi la confrérie face à une isolement croissant, tant sur le plan interne qu’international.

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