Des manifestants empêchent l’exportation de pétrole depuis des ports à l’est de la Libye
Les manifestants insistent sur le transfert du siège de plusieurs compagnies pétrolières vers la région du Croissant pétrolier pour assurer un développement équitable.
Deux ingénieurs ont déclaré mardi que des manifestants avaient empêché un pétrolier de charger du pétrole au port de Sidra, tandis que trois autres ingénieurs ont confirmé l’arrêt des opérations de chargement au port de Ras Lanouf. Ces tensions risquent d’avoir un impact négatif sur le secteur pétrolier libyen, déjà marqué par des escalades périodiques en raison de divisions politiques persistantes et de l’utilisation du secteur énergétique comme levier de pression par diverses factions.
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Dans un communiqué adressé il y a quelques jours à la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC), les manifestants ont demandé le transfert du siège de plusieurs compagnies pétrolières vers la région du Croissant pétrolier. Ils ont réitéré que leurs revendications visaient à obtenir un développement équitable de leur région et à améliorer leurs conditions de vie.
Par le passé, ces manifestations ont déjà perturbé les opérations pétrolières. En janvier de l’année dernière, des protestations avaient entraîné l’arrêt de la production dans le champ pétrolier de Sharara. Ces derniers mois, des différends liés à la crise de la Banque centrale libyenne ont également conduit à la fermeture de certains ports et champs pétroliers.
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Depuis des années, le pétrole libyen paie le prix de son utilisation comme outil de pression par les parties en conflit. Des rapports internationaux ont souligné la perte de confiance des entreprises mondiales envers ce secteur, en raison de la crise persistante et de la lutte pour le pouvoir.
Au plus fort des conflits entre factions politiques pour le contrôle de la Banque centrale libyenne et des revenus pétroliers, plus de la moitié de la production de pétrole du pays, soit environ 700 000 barils par jour, a été suspendue.
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En décembre dernier, un rapport de la Banque mondiale prévoyait un redressement de la production pétrolière libyenne pour atteindre 1,2 million de barils par jour l’année prochaine, offrant ainsi des revenus cruciaux pour l’État libyen. Cependant, ces prévisions dépendent de l’absence de nouvelles fermetures des champs pétroliers au milieu de luttes de pouvoir.
Un rapport publié il y a quelques mois par le site britannique « Petroleum Economist » a mis en lumière la perte de confiance internationale dans le secteur pétrolier libyen, marquée par des fermetures récurrentes qui ont paralysé la production et les exportations à plusieurs reprises.
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Le rapport évoque un climat d’incertitude parmi les entreprises étrangères opérant dans de nombreux champs pétroliers en Libye, avec des craintes quant à la durabilité de la production et des exportations dans un contexte de divisions politiques et de conflits entre le pouvoir à l’Est et celui à l’Ouest.
Selon divers rapports internationaux, le secteur pétrolier libyen a subi, ces dernières années, des pertes financières estimées à environ 100 milliards de dollars, en raison de perturbations, de crises récurrentes et de querelles prolongées.
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Actuellement, la Libye dispose de deux gouvernements : celui d’Abdel Hamid Dbeibah, basé à Tripoli et contrôlant l’Ouest, et celui d’Osama Hamad, mandaté par le Parlement et basé à Benghazi, qui administre l’Est et certaines villes du Sud. Cette situation a exacerbé une crise politique que les Libyens espèrent résoudre par des élections présidentielles et législatives, bloquées jusqu’à présent par des désaccords sur leurs lois et sur l’organe exécutif chargé de leur supervision.