Des dizaines de morts dans un bombardement indien au Pakistan sur fond de craintes d’une guerre totale

Islamabad qualifie l’attaque de New Delhi d’« acte de guerre flagrant » et informe le Conseil de sécurité de son droit à une riposte appropriée.
L’Inde a mené ce mercredi une attaque contre le Pakistan et la partie du Cachemire administrée par Islamabad, faisant 26 morts et une cinquantaine de blessés. De son côté, le Pakistan affirme avoir abattu cinq avions de chasse indiens, dans ce qui constitue l’escalade la plus grave entre les deux rivaux depuis plus de 20 ans.
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L’Inde a déclaré avoir ciblé neuf sites d’« infrastructures terroristes » pakistanaises, certains liés à une attaque menée par des islamistes radicaux contre des touristes hindous le mois dernier, qui avait coûté la vie à 26 personnes dans la région indienne du Cachemire. Islamabad, de son côté, affirme que six sites ont été touchés, causant la mort de huit civils.
Un responsable de la défense indienne a confié à Reuters que les frappes ont visé les quartiers généraux de Jaish-e-Mohammed et Lashkar-e-Taiba, deux groupes islamistes. Le ministère de la Défense indien a précisé dans un communiqué : « L’Inde a fait preuve d’une grande retenue dans le choix des cibles et la manière de procéder. »
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Le Pakistan a confirmé que trois sites ont été touchés par des missiles, ajoutant que cinq avions indiens ont été abattus. Le porte-parole militaire Ahmad Sharif Chaudhry a déclaré : « Tous ces affrontements relèvent de la légitime défense. Le Pakistan est un État extrêmement responsable. Toutefois, nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour défendre la dignité, l’intégrité et la souveraineté de notre pays, quel qu’en soit le coût. »
Selon quatre sources gouvernementales locales, trois avions de chasse se sont écrasés ce mercredi dans la région indienne du Jammu-et-Cachemire.
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Islamabad a qualifié l’attaque de New Delhi d’« acte de guerre flagrant » et a informé le Conseil de sécurité de l’ONU de son intention de se réserver le droit de répondre de manière appropriée.
Des témoins et la police ont rapporté d’intenses échanges de tirs d’artillerie entre les deux armées le long de la ligne de contrôle dans le Cachemire himalayen, territoire disputé entre les deux puissances nucléaires.
L’Inde et le Pakistan ont mené deux guerres depuis 1947 pour le contrôle du Cachemire, une région à majorité musulmane revendiquée intégralement par les deux pays, qui en contrôlent chacun une partie.
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Depuis le cessez-le-feu de 2003, que les deux parties ont réaffirmé en 2021, les frappes directes sont devenues très rares, en particulier les frappes indiennes sur des zones pakistanaises situées hors du Cachemire.
Cependant, les analystes estiment que le risque d’escalade est aujourd’hui plus élevé que ces dernières années, en raison de la violence de l’opération indienne, nommée « Opération Sindoor » par New Delhi.
Le président américain Donald Trump a qualifié la situation de « honteuse », exprimant l’espoir qu’elle se résolve rapidement. Le porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a appelé les deux parties à la plus grande retenue militaire.
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L’armée indienne a également signalé que des tirs pakistanais à travers la frontière dans la région du Cachemire ont fait trois victimes civiles. Les chaînes de télévision indiennes ont diffusé des images d’explosions et de colonnes de fumée s’élevant dans la nuit, ainsi que des scènes de panique et de fuite de civils dans plusieurs zones du Pakistan et du Cachemire pakistanais.
Le Premier ministre pakistanais Shehbaz Sharif a affirmé qu’Islamabad riposterait aux attaques indiennes sans en donner les détails. Le chef du gouvernement de la province du Pendjab a déclaré l’état d’urgence, précisant que les hôpitaux et services de secours étaient en alerte maximale.
Un porte-parole militaire a déclaré à Geo TV que deux mosquées figuraient parmi les sites bombardés par l’Inde.
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Le ministre pakistanais de la Défense, Khawaja Muhammad Asif, a confirmé à Geo TV que toutes les cibles indiennes étaient civiles, et non des camps de militants, qualifiant les accusations indiennes de « mensonges ».
Après les frappes, l’armée indienne a publié sur X (anciennement Twitter) : « Justice has been served. »
L’ambassade de l’Inde à Washington a déclaré que les preuves montraient clairement l’implication de terroristes basés au Pakistan, en référence à l’attaque contre les touristes en avril. L’Inde affirme que deux des trois suspects sont pakistanais, sans toutefois divulguer les preuves.
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Le Pakistan a nié toute implication dans l’attaque contre les touristes.
Plusieurs compagnies aériennes, dont IndiGo (la plus grande d’Inde), Air India et Qatar Airways, ont annulé leurs vols dans la région en raison de la fermeture des aéroports et de l’espace aérien.
Une source indienne a indiqué que le conseiller à la sécurité nationale, Ajit Doval, s’est entretenu avec le secrétaire d’État américain Marco Rubio, et que des hauts responsables indiens ont informé leurs homologues au Royaume-Uni, en Russie, en Arabie saoudite et aux Émirats arabes unis des derniers développements.
Ces frappes dépassent largement la portée des ripostes précédentes de New Delhi, notamment la frappe aérienne de 2019 après la mort de 40 paramilitaires indiens, ou celle de 2016, après la mort de 18 soldats.
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