Des divergences entourent le renouvellement du mandat de la FINUL : un vote décisif au Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité des Nations unies s’apprête à voter, lundi, sur un projet de résolution visant à prolonger le mandat de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL), déployée dans le sud du pays, dans un climat marqué par l’opposition américaine et israélienne.
Le texte en discussion comporte une proposition de compromis portée par la France, qui prévoit le renouvellement du mandat de la FINUL, instaurée en 1978 entre Israël et le Liban, pour une année supplémentaire, tout en préparant progressivement son retrait.
Selon le dernier projet de résolution consulté par l’Agence France-Presse, le Conseil de sécurité souligne son intention de travailler à un retrait de la FINUL, afin de permettre au gouvernement libanais d’assumer seul la responsabilité de la sécurité dans le sud du pays.
Un accord conclu sous médiation américaine en novembre avait mis fin à une guerre dévastatrice de plus d’un an entre Israël et le Hezbollah, soutenu par l’Iran. Cet accord stipulait que les armes devaient être exclusivement détenues par les forces légales libanaises et qu’Israël devait se retirer des zones qu’il avait occupées durant le conflit. Toutefois, l’armée israélienne a maintenu sa présence dans cinq hauteurs stratégiques et continue de mener presque quotidiennement des frappes.
Deux semaines auparavant, le gouvernement libanais avait chargé l’armée d’élaborer un plan pour le désarmement du Hezbollah d’ici la fin du mois, avec une mise en œuvre prévue avant la fin de l’année, une démarche que le mouvement chiite a catégoriquement rejetée.
Le projet de résolution propose de prolonger le mandat de la FINUL jusqu’au 31 août 2026. Reste à savoir si Washington, disposant du droit de veto, acceptera cette formule de compromis. Interrogé par l’AFP, un porte-parole du département d’État américain a refusé de commenter les négociations en cours au Conseil de sécurité.
Le texte contient également une disposition condamnant les incidents ayant visé les installations et le personnel de la FINUL, incidents qui ont provoqué des blessures parmi les Casques bleus et endommagé certaines infrastructures. Toutefois, Israël n’y est pas explicitement désigné comme responsable.
À la veille du vote, un haut responsable des Nations unies a mis en garde contre un retrait précipité de la FINUL, affirmant qu’une telle décision risquerait de déstabiliser davantage la région. Selon lui, la FINUL a facilité le déploiement de 8 300 soldats libanais dans 120 positions, en leur fournissant un soutien logistique, financier et même en carburant, en plus de formations militaires.
Le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric, a d’ailleurs rappelé la semaine dernière que ce soutien à l’armée libanaise était « d’une importance capitale », soulignant que la présence de la FINUL demeure un facteur stabilisateur le long de la Ligne bleue.