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Des atermoiements dans la tenue des élections en Libye; Pourquoi et qui en bénéficie ?

La Libye sans élection depuis des années... Quand la crise prendra-t-elle fin ?


En décembre 2021, la Chambre des représentants a annoncé le report à la fin de janvier 2022 des élections prévues le 24 décembre, à la demande de la Haute Commission électorale.

En janvier 2022, des obstacles politiques, judiciaires et de sécurité empêchent la tenue des élections dans les délais prévus, et la Commission exige la fin de cette force pour organiser les élections.

Et maintenant, un autre mois de janvier est arrivé, et les élections n’ont pas encore eu lieu, et même une date n’a pas été fixée pour leur tenue.

Un paysage politique complexe en Libye, dans l’espoir d’une issue à la crise qui dure depuis des années, et de parvenir au moment des élections présidentielles et parlementaires, conformément à l’accord politique conclu l’année dernière. Mais qu’est-ce que cet espoir a donné ? Y a-t-il vraiment un espoir de règlement de cette crise? Pourquoi les élections sont-elles constamment reportées? Qui a l’intérêt à tergiverser dans sa conduite ?

Les échecs des initiatives et des dialogues

Plusieurs initiatives ont vu le jour et de nombreuses négociations ont eu lieu entre les parties libyennes au Maroc, en Turquie et en Égypte, mais les élections que les Libyens sont appelés à tenir n’ont pas été programmées car il n’existe pas de règle constitutionnelle complète, malgré un accord des parties sur certains points de cette règle.

L’analyste politique libyen, Mohammed Zubeidi, a déclaré que la situation en Libye est très difficile, car il n’y a pas de solution rapide et radicale à la crise actuelle. Il est essentiel de parvenir à une base constitutionnelle pour la tenue des élections, appel que tous les acteurs de la scène libyenne, tant régionaux qu’internationaux, continuent de souligner.

Zubeidi a ajouté que, malgré de nombreuses initiatives et médiations régionales et internationales, les partis politiques n’avaient pas réussi à sortir de la crise. La situation est devenue encore plus désespérée après l’attaque de l’armée libyenne contre la capitale, Tripoli, en 2019, et l’utilisation par le gouvernement d’Al-Wefaq, alors en Turquie, d’une intervention militaire par l’intermédiaire de mercenaires et de son armée pour empêcher l’armée libyenne de libérer Tripoli du pouvoir des milices.

Cause des désaccords

L’analyste politique libyen explique que la solution politique de la Libye, en raison des désaccords entre les principales forces politiques sur la loi électorale, les conditions de la nomination à la présidence et les divisions entre les institutions de l’État, est au bord de la lutte pour le pouvoir entre les deux gouvernements.

Abdel Hamid Dbeibah, Président de la Chambre des représentants Aguila Salah et Président du Conseil suprême de l’État Khaled al-Michri, a été accusé de conclure un accord qu’il a qualifié de « suspect » en vue de perturber les élections. La division entre Aguila Salah et Khaled al-Mechri reflète la crise de méfiance qui frappe la Libye.

Pour engager le processus électoral, il faut que la base constitutionnelle sur laquelle les élections se déroulent soit établie et que leur achèvement nécessite le consentement d’Aguila Salah et de Khaled al-Michri, comme le prévoit l’Accord politique libyen de 2015 (Accord de Skhirat). Il légitima l’extension du fonctionnement de la Chambre des représentants et le Conseil suprême adopta une solution de remplacement à l’Assemblée nationale. La situation est devenue encore plus désespérée après l’attaque de l’armée libyenne contre la capitale, Tripoli, en 2019, et l’utilisation par le gouvernement d’Al-Wefaq, alors en Turquie, d’une intervention militaire par l’intermédiaire de mercenaires et de son armée pour empêcher l’armée libyenne de libérer Tripoli du pouvoir des milices.

Depuis lors, plusieurs alliances se sont formées et de nouvelles forces politiques sont apparues, notamment le consensus de Fathi Bachagha avec la Chambre des représentants, qui a été chargé de former un gouvernement national pour succéder au gouvernement de Dbeibah, qui avait cessé d’exister il y a un an, mais qui s’est maintenu au pouvoir avec le soutien des Frères et de la Turquie, et sa présence est devenue un obstacle à une solution politique.

Corruption 

Des sources médiatiques ont parlé de l’octroi d’un pot-de-vin par Bachagha à Khaled al-Michri pour retarder et repousser indéfiniment les élections, dans l’objectif de le maintenir au sein du gouvernement actuel élu.

Le dimanche, les membres du Haut Conseil d’État de Libye ont voté la suspension de l’accès à la Chambre des représentants jusqu’à ce que celle-ci revienne sur sa décision d’établir une cour constitutionnelle basée à Benghazi. Cette mesure a été adoptée par 68 voix sur 79, ce qui montre l’arrêt soudain du dialogue entre les deux Conseils depuis la semaine dernière, jetant le doute sur la possibilité d’un nouvel échec du processus électoral en Libye.

Ainsi, le dialogue initié par al-Michri du Maroc avec Aguiila Salah, Président de la Chambre des Représentants, sur la naissance d’un nouveau gouvernement dirigé par le pays, sur la base de la Constitution et des postes de souveraineté, est aujourd’hui dans une impasse indéterminée, avec deux hypothèses, soit d’une renonciation de l’une des parties, soit d’un consentement qui semble un peu improbable. 

Vue complexe

L’expert et analyste politique libyen, Mahmoud Mohamed, a estimé que ce qui compliquait la situation politique était que les deux hommes chargés de mettre fin aux transitions successives n’avaient pas d’intérêt à le faire, une vision partagée par une grande partie des Libyens dans tout le pays. Les élections ne sont pas une fin en soi; C’est un moyen de parvenir à la restauration de l’État, de ses institutions et de sa souveraineté.

Même si les présidents des deux Chambres étaient d’accord, cela n’était pas considéré comme une garantie suffisante pour passer à l’étape électorale, en particulier après les tensions entre al-Michri et Abdel Hamid Dbeibah. Il a ajouté que l’établissement d’une base constitutionnelle ferait que les puissances régionales et internationales s’allieraient autour d’elle, d’autant plus que ce soutien réduirait l’influence de la Turquie et réduirait les obstacles à l’accession au pouvoir.

Combien de temps la situation restera-t-elle critique en Libye ? Quand sortira-t-il de son sombre tunnel ?

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