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Depuis le cœur de la guerre au Soudan : Témoignages bouleversants de femmes victimes de violences sexuelles par l’armée


Dans le contexte du conflit en cours au Soudan depuis avril 2023 entre les Forces armées soudanaises et les Forces de soutien rapide, l’organisation Human Rights Watch a documenté de graves violations des droits humains, en particulier en ce qui concerne les violences sexuelles à l’encontre des femmes et des jeunes filles. Les victimes, âgées de 7 à 50 ans, ont subi des crimes incluant des viols collectifs et l’esclavage sexuel, notamment dans l’État du Kordofan du Sud.

Dans un autre rapport, l’organisation a révélé que l’armée avait commis des actes de violence sexuelle à grande échelle dans la capitale, Khartoum. Human Rights Watch a recueilli des témoignages de 42 soignants et travailleurs de terrain, qui ont signalé 262 cas de violences sexuelles à Khartoum entre avril 2023 et février 2024. Ces cas incluaient des viols et des viols collectifs, certaines victimes ayant été agressées par jusqu’à cinq soldats.

Parmi les témoignages les plus poignants, une femme nubienne de 35 ans a raconté que six combattants de l’armée avaient fait irruption dans son domicile et l’avaient violée en groupe après avoir tué son mari et son fils, qui tentaient de la défendre. Dans un autre cas, une jeune femme de 18 ans a rapporté avoir été enlevée avec 17 autres femmes et jeunes filles de son village, puis retenue dans une base militaire où elles ont été violées et battues quotidiennement pendant trois mois, ce qui constitue également une forme d’esclavage sexuel.

Ces témoignages glaçants révèlent l’ampleur des exactions commises contre les femmes et les filles au Soudan et soulignent l’urgence de protéger les civils et de traduire les responsables en justice. Human Rights Watch a exhorté l’ONU et l’Union africaine à déployer une force pour protéger les civils au Soudan et a appelé les États à tenir pour responsables les auteurs de ces violences sexuelles.

Ces violations s’inscrivent dans un schéma plus large de violences sexuelles utilisées comme arme de guerre dans les conflits armés, ce qui exige une réponse internationale ferme pour protéger les victimes et traduire les auteurs en justice.

Dans un rapport documentant de graves violations commises par les Forces armées soudanaises dans la ville de Tabit, située dans la région du Darfour, l’organisation a recueilli des témoignages accablants de femmes et de jeunes filles soudanaises victimes d’agressions sexuelles en groupe perpétrées par des soldats de l’armée soudanaise.

Témoignages des victimes

L’une des survivantes a raconté qu’elle avait été violée par plusieurs soldats à l’intérieur de son domicile, tandis que les membres de sa famille étaient retenus dans une pièce voisine. Une autre victime a témoigné qu’après avoir fui son domicile, elle avait été capturée et violée par un groupe de soldats dans une zone reculée. D’autres témoignages rapportent que les soldats ont fait irruption dans des maisons en pleine nuit et ont agressé sexuellement des femmes et des filles, dont certaines n’avaient pas plus de 12 ans.

Détails des violations

Selon le rapport, ces attaques ont débuté le 30 octobre 2014, lorsque les Forces armées soudanaises ont encerclé la ville de Tabit et lancé des opérations de fouille à grande échelle. Durant ces opérations, les soldats ont commis des violences sexuelles systématiques, violant plus de 200 femmes et filles en l’espace de 36 heures. Les témoignages indiquent que les soldats usaient de violence et de menaces armées pour contraindre leurs victimes, certaines ayant été violées collectivement par plusieurs soldats.

Conséquences psychologiques et sociales

Ces agressions ont eu des effets psychologiques dévastateurs sur les victimes. Nombre d’entre elles souffrent de traumatismes sévères, de dépression, ainsi que d’un profond sentiment de honte et de stigmatisation sociale. Certaines ont même été contraintes de quitter leur communauté par crainte de représailles ou de rejet.

Réactions internationales

Ce rapport a suscité une large indignation internationale. Des organisations de défense des droits humains et la communauté internationale ont exigé des enquêtes indépendantes et transparentes sur ces crimes, ainsi que la poursuite des responsables. Human Rights Watch a également appelé le gouvernement soudanais à autoriser les organisations internationales à accéder à la région pour fournir un soutien médical et psychologique aux victimes.

Ces témoignages accablants illustrent l’ampleur des atrocités commises par les Forces armées soudanaises contre les femmes et les filles au Darfour, mettant en évidence l’urgence d’une justice pour les victimes et d’une assistance appropriée aux survivantes.

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