De l’attaque à l’éloge : pourquoi la position des Frères musulmans du Yémen sur Ali Abdallah Saleh a-t-elle changé ?

La position des Frères musulmans représentés au Yémen par leur branche locale, le parti Al-Tajammu’ Al-Yemeni Lil-Islah, a radicalement changé concernant l’ancien président yéménite Ali Abdullah Saleh. De l’attaque et des critiques acerbes à son encontre, le tenant responsable de la situation actuelle dans le pays et qualifiant les événements du début de la dernière décennie contre son régime de « Révolution de la jeunesse », ils sont passés à lui rendre hommage, à participer à la commémoration de son assassinat par le groupe Houthi, le qualifiant de martyr et décrivant son conflit avec ce groupe, qui a conduit à son assassinat, comme une « insurrection du 2 décembre 2017 ».

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Selon des sources citées par le journal londonien Al-Arab, ce changement de position des Frères musulmans vis-à-vis de Saleh découle d’une vague de réconciliations de grande envergure initiées par le parti Al-Islah avec plusieurs composantes du camp de la légitimité yéménite. Ces sources indiquent que l’objectif est de regrouper ces composantes pour faire face au groupe Houthi, mais cette fois sous la direction du parti Al-Islah.

D’après les observations du journal Al-Arab, le parti a ouvert son principal bastion au Yémen, dans la ville de Ma’rib, à l’est de la capitale Sanaa, pour organiser une célébration exceptionnelle marquant le septième anniversaire de la mort de Saleh. Les médias du parti ont couvert cet événement avec un discours inhabituellement positif sur Saleh, mettant en avant ses qualités et ses vertus, contrairement aux accusations et critiques virulentes formulées contre lui par le passé.

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Le revirement de position envers le fondateur et leader du Congrès général du peuple a commencé avec des déclarations surprenantes du général Ali Mohsen al-Ahmar, une figure éminente d’Al-Islah. Sur son compte sur la plateforme X (anciennement Twitter), il a salué les célébrations commémoratives de l’assassinat de l’ancien président, déclarant :
« Nous exprimons notre gratitude pour l’organisation par le bureau politique de la Résistance nationale sur la côte ouest d’une cérémonie spéciale en mémoire de la mort en martyr du président Ali Abdullah Saleh lors de l’insurrection de décembre 2017, un événement qui a uni les Yéménites autour de la nécessité de préserver le système républicain et de résister au clergé houthi. »

Il a ajouté : « C’est ce sur quoi toutes les forces et composantes yéménites doivent s’accorder : l’unité de parole pour libérer le pays de la tutelle du régime iranien du Wilayat al-Faqih. »

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Les médias d’Al-Islah, qui ont couvert la célébration de Ma’rib, ont qualifié Saleh de « leader » et évoqué son « martyr » ainsi que celui de son compagnon Aref al-Zouka, secrétaire général du Congrès général du peuple, lors de leur combat pour défendre la patrie et le système républicain face aux milices houthis.

La cérémonie a été marquée par une importante représentation de l’autorité locale de Ma’rib, dirigée par le membre influent d’Al-Islah, Sultan al-Aradah, ainsi que par la participation d’un grand nombre de politiciens et de notables tribaux, selon le journal. Certains participants ont souligné le rôle symbolique de Ma’rib, qualifiant la ville de « point de départ pour tout projet national yéménite visant à restaurer la liberté et la dignité. »

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