Dbeibah séduit Washington avec un vaste partenariat dans l’espoir d’un soutien pour rester au pouvoir

Le chef du Gouvernement d’union nationale libyen sortant, Abdelhamid Dbeibah, a proposé ce mercredi à Messaad Boulos, conseiller du président américain Donald Trump, un partenariat économique d’environ 70 milliards de dollars. Cette initiative s’inscrit dans une tentative manifeste de renforcer ses relations avec Washington afin de consolider sa légitimité et de bénéficier d’un soutien international qui prolongerait son maintien au pouvoir.
-
Dbeibah fait appel aux Frères musulmans, Haftar évoque l’instant décisif… La Libye sur un volcan
-
Haftar appelle à la formation d’un gouvernement unifié pour superviser les élections
Cette proposition est perçue comme un investissement dans la relation bilatérale avec les États-Unis, particulièrement dans le contexte de la priorité accordée par Trump aux intérêts économiques américains. Selon la plateforme officielle libyenne « Hokumatona » sur Facebook, la rencontre a porté sur les opportunités de coopération dans les domaines de l’énergie, des ressources minières, des infrastructures, de la santé et des télécommunications.
Dbeibah a réaffirmé la volonté de son gouvernement de bâtir des partenariats économiques solides avec les États-Unis, en ouvrant la voie à la participation de grandes entreprises américaines dans des projets de développement et d’investissement.
-
El-Menfi et Haftar au Caire pour sortir de l’impasse politique
-
Violences à Tripoli après la dispersion de manifestants opposés à Dbeibah
Durant l’entretien, l’équipe gouvernementale libyenne a présenté en détail les contours de ce partenariat stratégique estimé à 70 milliards de dollars, couvrant des projets prêts à être lancés dans les secteurs de l’énergie, des mines, de l’électricité, des infrastructures et des télécommunications. Cette initiative vise à offrir un accès structuré et direct aux investissements américains sur le marché libyen.
Les deux parties ont également évoqué les dernières évolutions dans le secteur pétrolier, notamment les nouvelles opportunités dans les zones d’exploration terrestres et maritimes, ainsi que les efforts visant à améliorer la transparence et assurer des revenus durables dans un secteur énergétique stabilisé.
-
Dbeibah dévoile une initiative politique en trois volets pour apaiser la colère populaire
-
Dbeibah contourne les appels à sa démission en proposant des élections directes
Pour sa part, Boulos a exprimé le soutien de l’administration américaine aux efforts de stabilisation de la Libye, soulignant l’intérêt de Washington pour le maintien de la coordination et l’élargissement de la coopération avec le Gouvernement d’union nationale.
Cette initiative s’inscrit dans un contexte plus large, où le gouvernement de Dbeibah semble multiplier les démarches susceptibles d’attirer le soutien de Washington. En mars 2025, des rapports avaient évoqué une proposition d’accueillir des milliers de Palestiniens de Gaza en Libye, interprétée comme une tentative de séduction politique vis-à-vis des États-Unis.
-
Libye – Dbeibah utilise la religion et l’argent pour renforcer son pouvoir alors que la mobilisation populaire s’amplifie
-
Comment Dbeibah a-t-il planifié l’élimination de son ancien allié « Gheniwa » ? Un rapport international révèle les dessous
Lors de leur échange, Boulos et Dbeibah ont abordé la situation en Palestine. Le Premier ministre libyen a condamné fermement les crimes, la famine et les agressions subis par les Palestiniens à Gaza, appelant à un cessez-le-feu immédiat, à la levée du blocus et à la protection des civils.
Boulos effectue actuellement une tournée régionale qui l’a conduit mercredi en Tunisie, où il a rencontré le président Kaïs Saïed. Il est attendu prochainement en Algérie, selon plusieurs médias maghrébins.
-
Expert libyen : l’initiative de Dbeibah est tardive… les milices sont devenues parties prenantes du pouvoir
-
Dbeibah défend ses décisions de neutraliser les groupes armés malgré l’escalade de la violence
Parallèlement, les États-Unis mènent des initiatives militaires pour contrer la présence russe en Libye, notamment par des manœuvres aériennes à Syrte, près des bases du groupe Wagner. Des unités du Pentagone entraînent aussi des forces armées affiliées au gouvernement Dbeibah afin de renforcer les capacités de l’État à rétablir sa souveraineté.
Washington adopte toutefois une politique de dialogue équilibré avec toutes les parties libyennes. Bien qu’elle coopère avec le gouvernement de Tripoli, reconnu comme légitime, elle maintient également des canaux de communication ouverts avec le maréchal Khalifa Haftar, qu’elle considère comme un partenaire essentiel dans la lutte contre le terrorisme.
-
Le sang de Gheniwa étouffe Dbeibah… Le Néron de Tripoli brûle dans ses propres flammes
-
Manifestations à Tripoli pour réclamer le départ de Dbeibah et de son gouvernement
Les États-Unis s’inquiètent du renforcement de l’influence russe en Libye et plaident pour une solution politique globale, incluant la tenue d’élections, afin de mettre fin au chaos que Moscou semble exploiter pour accroître sa présence. Washington insiste par ailleurs sur la nécessité d’une plus grande transparence dans les efforts de reconstruction.