Darmanin veut durcir l’attribution de la nationalité française à Mayotte
Le ministre français de l’Intérieur et des Outre-Mer a répété dimanche à Mayotte sa volonté de durcir l’attribution de la nationalité française dans l’île, pour freiner l’immigration clandestine en provenance des Comores voisines.
Dans ce département français situé dans l’océan Indien, Gérald Darmanin s’est fait présenter les nouveaux moyens aériens et maritimes de lutte contre l’immigration clandestine dans l’île, qui reste un eldorado malgré les risques des traversées.
« La hausse continue des moyens techniques et humains ne suffira pas », a-t-il alors déclaré à la presse. « Il faut lutter contre l’attractivité sociale et administrative du territoire ». M. Darmanin a sur ce point redit sa volonté de durcir l’attribution de la nationalité française aux enfants nés à Mayotte, pour ne plus permettre « aux gens de venir ici et très rapidement de ne plus pouvoir être exclus de l’île ».
Pour qu’un nouveau-né bénéficie du droit du sol, il souhaite qu’au moins un de ses parents ait résidé régulièrement sur l’île depuis au moins un an, contre trois mois actuellement.
En juillet 2018, l’Assemblée nationale avait voté l’adaptation du droit du sol à Mayotte, pour faire face à la très forte immigration clandestine en provenance des Comores, au terme d’un vif débat y compris au sein de la majorité. L’article introduit au Sénat exigeait pour les enfants nés à Mayotte que l’un de ses parents ait, au jour de la naissance, été présent de manière régulière sur le territoire national depuis plus de trois mois.
Un nouveau durcissement de cette mesure devait déjà figurer dans un projet de loi spécifique à Mayotte avorté début 2022 après son rejet par les élus locaux.
Selon l’Institut national de statistiques français Insee, près de la moitié de la population de Mayotte ne possède pas la nationalité française, mais un tiers des étrangers sont nés sur l’île.
Depuis 2019, l’Etat français a augmenté ses moyens de lutte contre l’immigration clandestine vers l’île avec des bateaux intercepteurs en mer et une surveillance aérienne, sans toutefois dissuader les migrants de tenter d’y débarquer par milliers chaque année, selon france24.