Dans sa communication avec le président tunisien… L’émir du Qatar demande de ne pas poursuivre Ghannouchi et de le renvoyer à Doha… Quelle est la contrepartie ?
Avec l’évolution rapide de la situation en Tunisie et l’aggravation du rejet populaire des Frères, les nombreuses décisions du président Kaïs Saïed et la prise de pouvoir exécutive et législative, ainsi que le renversement du Parti de la renaissance des Frères, le Qatar s’est précipité sur la ligne de crise pour tenter de secourir ses alliés Frères, avec à sa tête Rached Ghannouchi, chef du mouvement Ennahdha et président du Parlement tunisien, dont les pouvoirs sont suspendus par une décision heureuse.
Un appel mystérieux
Il y a quelques heures, des sites Web qatariens ont rapporté que l’émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al Thani, avait téléphoné au président tunisien, Kaïs Saïed, et qu’il était venu faire le point sur les derniers développements dans le pays.
L’agence de presse qatarie a indiqué que Cheikh Tamim avait, dans son entretien avec Saïed, souligné la nécessité de consolider l’état de droit dans un pays en proie à une crise politique, tout en soulignant la nécessité de surmonter la crise politique actuelle et d’ouvrir la voie du dialogue à la partie tunisienne.
Indications de temps
La communication a eu lieu quelques heures après l’annonce par le porte-parole du pôle juridique économique et financier de la Tunisie, Mohsen El-Dali, de l’ouverture d’une enquête sur la réception par le pays de trois partis tunisiens de financements extérieurs, dont Ennahdha, et a fait état de « mesures conservatoires » prises par les autorités tunisiennes contre ces partis.
Les observateurs et les personnalités politiques tunisiennes ont commenté cette décision que Doha était la destination étrangère déclarée par la Tunisie et que les enquêtes révéleraient des faits intéressants sur le financement de la Principauté du Golfe pour les frères de Tunisie.
La présidente du Parti libéral constitutionnel de Tunisie, Abir Moussi, a déjà dévoilé des documents sur les méthodes de financement du Qatar pour Ennahdha en Tunisie, notant que la Société Qatarie des Oulémas Musulmans, dirigée par Al-Qardawy, est chargée de faire circuler ces fonds après que le mouvement en Tunisie ait facilité la création d’une branche de l’association.
Lors d’une conférence de presse, elle indique que l’association Al-Qardawy pénètre la Tunisie et la décrit comme « la société étrangère n’est qu’une façade pour le financement de Ennahdha; Doha envoie l’argent à la Tunisie sous prétexte qu’elle finance l’association et parvient ainsi au trésor d’Ennahdha» .
Que s’est-il passé lors de l’appel ?
Selon des sources tunisiennes bien informées, Tamim ben Hamad Al Thani aurait proposé à Kaïs Saeïd de résoudre la crise, de revenir sur ses décisions de poursuivre Ennahdha et de ne pas juger le président du parti Ennahdha et le Parlement gelé Rached Ghannouchi.
Les sources ajoutent : Tamim veut que Rached Ghannouchi soit expulsé en toute sécurité vers le Qatar pour sa protection et son immunité, comme les autres membres des Frères qui fuient à Doha, où se trouvent aujourd’hui des éléments terroristes tels que Youssef Al-Qardawy et Wadgy Ghoneim.
Les sources ont ajouté : La sortie en toute sécurité de Ghannouchi en échange de l’arrêt de la chaîne qatarie Al-Jazeera de ses reportages sur la Tunisie et sa tentative de déformer les événements et d’agiter l’opinion publique contre Kaïs Saeïd.
L’émir du Qatar s’est engagé à injecter un important pack d’investissement dans l’économie tunisienne, à envoyer une aide médicale et financière à la Tunisie pour lui permettre de faire face aux crises de la Tunisie, et à mettre un terme aux menaces de Ghannouchi de propager la violence et la subversion à l’égard de la Tunisie sur le modèle égyptien.
Depuis des années, Ennahdha stocke des armes pour sécuriser les intérêts, l’existence et la domination du parti en Tunisie selon les médias.
Saeïd n’a pas exprimé son rejet de l’offre qatarie, il est donc probable que Ghannouchi, le chef du parti Ennahdha des Frères musulmans, s’enfuira bientôt à Doha, selon les sources.
Menace voilée
Les observateurs considèrent que le manifeste en circulation de la communication tunisoise-qatarie publié par les médias officiels du pays contient de nombreux messages démontrant l’influence de Doha sur le territoire tunisien, la volonté de l’émir du Qatar de protéger les Frères musulmans et leur présence continue, même si le mouvement est contraint d’utiliser les armes, de frapper les institutions et de saper la sécurité et la stabilité, en échange de son succès dans la course au pouvoir.
Les observateurs ont estimé que ce communiqué constituait une menace pour la présidence tunisienne de Kaïs Saeïd; A plusieurs reprises, il a déclaré que le Qatar exige une résolution de la crise avec Ennahdha et a qualifié cette déclaration de « menace voilée ».