Politique

Damas et les négociations avec les FDS : aucun dialogue sous la menace des armes


Damas rejette toute idée de dialogue avec les Forces démocratiques syriennes (FDS) tant que celles-ci conserveront leurs armes, alors qu’une nouvelle session de négociations est attendue pour discuter de l’intégration de l’administration autonome kurde dans l’État syrien.

Selon une source gouvernementale citée par la télévision officielle, les autorités syriennes refusent catégoriquement que les Kurdes — qui contrôlent de vastes territoires dans le nord et l’est de la Syrie — conservent leurs armes. Des pourparlers sont en cours entre les responsables kurdes et le gouvernement central pour examiner l’intégration des institutions civiles et militaires, y compris les FDS, au sein de l’État syrien.

La source a déclaré aux médias officiels syriens : « Le refus de remettre les armes et la volonté de constituer un bloc militaire autonome sont des positions totalement inacceptables, contraires aux principes de la construction d’une armée nationale unifiée ».

Il a ajouté que cette position allait également à l’encontre de l’accord signé en mars dernier entre le président Ahmed al-Char’a et le commandant en chef des FDS, Mazloum Abdi. Cet accord, conclu le 10 mars sous l’égide des États-Unis, comportait plusieurs clauses, dont la plus notable prévoyait « l’intégration de toutes les institutions civiles et militaires du nord-est syrien dans l’administration de l’État syrien, y compris les points de passage frontaliers, l’aéroport et les champs de pétrole et de gaz ».

Depuis cette date, plusieurs séances de négociations ont eu lieu, sans progrès notable. Les Kurdes ont exprimé des inquiétudes croissantes face à la récente vague de violence à Soueïda — ville à majorité druze — ainsi qu’aux agressions visant la minorité alaouite.

L’agence de presse kurde Hawar a rapporté le report d’une rencontre qui devait se tenir à Paris jeudi entre une délégation gouvernementale syrienne et des représentants kurdes.

La semaine dernière, la ville de Soueïda a connu de violents affrontements entre milices druzes et tribus locales, causant plus de 1 300 morts.

Le haut responsable kurde Badran Jia Kurd a exhorté jeudi le gouvernement de transition à « revoir de manière urgente et globale sa politique intérieure ».

Damas, de son côté, affirme son attachement à l’unité du pays, « quel qu’en soit le prix ».

« Ligne rouge »

Ces déclarations surviennent après une interview télévisée de Farhad Shami, directeur du centre de presse des FDS, qui a affirmé que « la remise des armes est une ligne rouge. Nous ne remettrons jamais nos armes. Lorsque nous négocions, nous ne faisons aucune concession sur les principes ».

Il a ajouté : « Contrairement aux discours médiatiques affirmant que les FDS doivent se rendre, personne ne se rendra en Syrie. Ceux qui misent sur une logique de reddition finiront par perdre, et les événements de Soueïda l’ont bien démontré ».

En réponse, la source gouvernementale syrienne a dénoncé l’usage des événements de Soueïda ou du littoral pour justifier un refus de se soumettre à l’autorité de l’État, y voyant une tentative manifeste de manipuler l’opinion publique et de déformer la réalité.

Samedi dernier, l’envoyé spécial américain pour la Syrie, Tom Barrack, a rencontré le commandant en chef des FDS. Selon un message publié par l’ambassade américaine sur la plateforme X, ils ont discuté des violences à caractère confessionnel survenues récemment dans le sud du pays.

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