Politique

Croissance soutenue des relations économiques entre la Turquie et les EAU


Abou Dhabi s’impose désormais comme un acteur économique majeur, tant à l’échelle régionale qu’internationale, incitant des pays comme la Turquie à renforcer des partenariats basés sur une approche gagnant‑gagnant.

Les données officielles reflètent une croissance remarquable des échanges entre la Turquie et les Émirats au premier semestre de l’année, portée par un climat d’apaisement diplomatique : Ankara a renoncé à des positions provocatrices dans la région et cherche à normaliser ses relations avec l’ensemble des États du Golfe.

Selon les chiffres révélés, les Émirats constituent le premier pays bénéficiaire de la hausse des exportations turques durant cette période, affichant un bond de 64,5 %, pour atteindre près de 3,3 milliards de dollars.

D’après le Conseil des exportateurs turcs, les exportations globales de la Turquie ont progressé de 4,1 %, à 131,4 milliards de dollars, par rapport à la même période l’an passé. Le mois de juin a par ailleurs enregistré une hausse de 8 % des exportations, à 20,5 milliards de dollars.

Le secteur automobile domine les exportations entre janvier et juin, avec 19,9 milliards, suivi par la chimie (15,7 milliards) et l’électronique/électricité (8,3 milliards).

En termes géographiques, les Émirats arrivent en première position parmi les pays ayant accru leurs importations turques, avec une hausse de 1,27 milliard, passant de 1,97 milliard à 3,25 milliards de dollars. Ils devancent ainsi des marchés comme l’Allemagne (+ 804,8 M$), le Royaume-Uni (+ 685 M$), la Slovénie (+ 643,6 M$) et l’Italie (+ 479 M$).

Les exportations turques réorientées se répartissent comme suit : Allemagne (9,72 milliards), Royaume‑Uni (6,56 Mds), Italie (6,4 Mds) et Slovénie (1,74 Mds). Quant aux Émirats, ils se positionnent au 10ᵉ rang des importateurs.

Par secteur, les bijoux constituent la principale exportation vers les Émirats, à 1,8 milliard, suivis de la chimie (250 M$), électronique/électricité (135,6 M$), acier (94,6 M$), produits agricoles (87,5 M$) et textiles (66,7 M$).

Sur le plan régional, Istanbul concentre le plus grand volume d’exportations vers les Émirats (1,62 milliard), devant Çorum (1,06 milliard), İzmir (72,2 M$) et Ankara (69,7 M$).

Mohammad Ali Aqargë, président du Conseil turco‑émirien des hommes d’affaires, a souligné que ces chiffres témoignent d’un niveau solide de partenariat, fruit non seulement du potentiel commercial mais aussi de relations diplomatiques renforcées et d’un climat de confiance mutuelle.

L’entrée en vigueur en 2023 de l’accord de partenariat économique global a joué un rôle clé, contribuant à la baisse des droits de douane et à la suppression d’obstacles techniques, facilitant ainsi les échanges. De plus, la position stratégique des Émirats, leur infrastructure logistique avancée et la facilité de faire des affaires à Dubaï favorisent le commerce bilatéral.

Bien que les Émirats ne comptent qu’environ dix millions d’habitants, leur volume commercial élevé avec la Turquie s’explique aussi par leur rôle de plateforme entre les marchés d’Asie, d’Europe et d’Afrique.

Aqargë anticipe que de nouveaux secteurs émergeront bientôt dans les échanges : technologies numériques, santé, agroalimentaire, construction et défense. Une délégation émiratie s’est rendue en Turquie l’an dernier pour explorer les partenariats en IA, cybersécurité, fintech et logiciels. Les besoins croissants en sécurité alimentaire et services de santé constituent également des opportunités durables.

Le secteur de la défense, dopé par les équilibres géopolitiques et les innovations technologiques, et les grands projets d’infrastructures et villes intelligentes aux Émirats, ouvrent également des débouchés significatifs aux entreprises de construction turques.

En conclusion, M. Aqargë estime que les relations économiques entre la Turquie et les Émirats continueront de se renforcer, dans un cadre plus solide, durable et inclusif.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page