Politique

Crise de l’Est du Congo : Dar es-Salaam saura-t-elle faire taire les fusils ?


Les regards se tournent vers Dar es-Salaam, en Tanzanie, où se réunissent les dirigeants des blocs régionaux de l’Afrique de l’Est et du Sud pour discuter d’une solution au conflit dans l’Est du Congo.

La semaine dernière, les rebelles du mouvement « M23 », après de violents affrontements avec l’armée, ont pris le contrôle de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu et plus grande ville de l’Est du Congo, dans la pire escalade du conflit depuis plus d’une décennie.

Bien qu’un cessez-le-feu unilatéral ait été annoncé, les rebelles ont continué leur avancée vers le sud, vers Bukavu, dans une attaque rapide qui a fait des milliers de morts et soulevé des inquiétudes concernant le déclenchement d’une guerre régionale.

Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, se prépare à un assaut, tandis que les Nations Unies ont donné leur accord, vendredi, pour ouvrir une enquête sur de possibles violations des droits de l’homme dans la région.

Dans ce contexte, les présidents congolais Félix Tshisekedi et rwandais Paul Kagame sont attendus à un sommet régional exceptionnel à Dar es-Salaam, en Tanzanie, ce samedi, réunissant la Communauté de l’Afrique de l’Est et la Communauté de développement de l’Afrique australe.

Selon une source, les deux présidents, qui se sont mutuellement reproché l’escalade de la violence dans leurs déclarations, ont accepté de participer au sommet, et Tshisekedi pourrait y assister à distance, en ligne.

Le sommet de Dar es-Salaam tentera de faire avancer les négociations après l’échec des processus de paix à Luanda et Nairobi face à l’escalade des tensions.

Dans un rapport publié vendredi, l’Institute for Security Studies (Institut des études de sécurité) en Afrique du Sud a souligné que « face à l’escalade des tensions, les priorités urgentes sont un cessez-le-feu et l’ouverture des voies d’approvisionnement pour faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire ».

Au cours du mois dernier, le mouvement « M23 » a élargi son contrôle sur les mines de coltan, d’or et de cassitérite dans la province du Nord-Kivu, entraînant le déplacement de milliers de personnes dans l’une des pires crises humanitaires au monde.

Une « opportunité en or »

Le ministre des Affaires étrangères kényan, Musalia Mudavadi, a déclaré vendredi, lors d’une réunion ministérielle en marge du sommet : « Nous avons une opportunité en or, nous, la Communauté de l’Afrique de l’Est et la Communauté de développement de l’Afrique australe, pour aider le peuple de la République Démocratique du Congo ».

Le ministre a appelé à l’intégration des deux processus de paix lancés par le Kenya et l’Angola.

De son côté, Kinshasa appelle la communauté internationale à imposer des sanctions à Kigali.

Le conflit, qui dure depuis plus de trois ans, a connu des développements rapides ces dernières semaines, culminant avec la prise de Goma par les rebelles du « M23 ».

La province voisine du Sud-Kivu est désormais sous les tirs de la rébellion armée, qui fait face à une armée congolaise connue pour ses faibles capacités d’entraînement et la corruption qui mine ses rangs.

Cela survient alors que le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies a donné vendredi son feu vert à une enquête sur les violations commises dans l’est de la République Démocratique du Congo après l’attaque éclair des rebelles.

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Turk, doit rapidement mettre en place une « mission d’enquête » et devra présenter un rapport complet en septembre prochain.

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page