Politique

Comment les Frères musulmans servent Netanyahu sous couvert de solidarité avec Gaza


Le chercheur et universitaire libyen Dr. Jibril Al-Obaidi a accusé le mouvement des Frères musulmans, qu’il qualifie de « Frères d’Israël », de manipuler la cause palestinienne à des fins politiques, en l’utilisant comme un outil pour régler leurs comptes avec leurs adversaires, notamment l’Égypte. Il a affirmé que les manifestations organisées par des membres des Frères musulmans de nationalité israélienne devant l’ambassade d’Égypte à Tel-Aviv révèlent un profond décalage moral et une dérive politique flagrante de ce mouvement.

Dans un article publié par le journal Asharq Al-Awsat, Al-Obaidi écrit : « Ce qui est à la fois risible et tragique, c’est de voir les membres du mouvement international des Frères musulmans manifester contre l’Égypte, sous la protection de la police israélienne, soi-disant pour exiger la levée du blocus sur Gaza, tout en ignorant délibérément l’acteur réel responsable du siège et des bombardements du territoire. Il s’agit d’un cas manifeste de schizophrénie politique. »

L’universitaire souligne que ces actions font partie d’une campagne orchestrée pour détourner l’attention des crimes du gouvernement israélien. Selon lui, les Frères musulmans cherchent à « soulager la pression sur Netanyahu », les accusant de « trahison politique » et de manipulation de l’opinion publique par la désinformation.

Il pointe du doigt notamment Mansour Abbas, chef du parti islamique israélien Ra’am, qu’il qualifie de figure centrale parmi les « Frères d’Israël ». Ce dernier s’est allié avec l’extrême droite israélienne et a contribué à l’arrivée au pouvoir de Naftali Bennett. Al-Obaidi s’interroge : « Quel principe anime un mouvement qui participe aux gouvernements d’occupation tout en prétendant défendre la cause palestinienne ? »

Il considère que les Frères musulmans ont adopté la dissimulation politique et le mensonge assumé, recourant systématiquement à la désinformation et à la mobilisation de comptes anonymes sur les réseaux sociaux dans le cadre de leur stratégie de propagande bien rodée.

Al-Obaidi ajoute : « Mansour Abbas et son collègue Walid Taha, tous deux membres de la Knesset, rivalisent dans leur critique de l’Égypte – un pays qui a pourtant versé son sang pour la Palestine – tout en courtisant Netanyahu sans aucune ligne rouge. »

Il rappelle également l’épisode des manifestations des Frères musulmans en Libye, lors desquelles ils ont accueilli Bernard-Henri Lévy, l’un des principaux partisans de l’intervention occidentale dans la région :
« Ce sont les mêmes qui ont porté Lévy sur leurs épaules en criant que Kadhafi était juif, une scène hystérique révélant leur faillite politique et morale. »

L’universitaire conclut son article en affirmant que les Frères musulmans « ne sont ni un mouvement religieux ni un parti politique national », mais un groupe transnational qui ne reconnaît pas les États-nations, n’adhère qu’à la géographie de leur guide suprême et à l’idée d’un califat illusoire. Il les qualifie de « moralement et politiquement en faillite ».

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