Grand Maghreb

Comment Dbeibah a-t-il planifié l’élimination de son ancien allié « Gheniwa » ? Un rapport international révèle les dessous


Un rapport publié par Focus on Africa, une plateforme affiliée à la BBC, accuse le chef du Gouvernement d’unité nationale libyen, Abdelhamid Dbeibah, d’avoir orchestré l’assassinat de son ancien allié, Abdelghani Al-Kikli, surnommé « Gheniwa », dans le cadre d’une lutte pour le pouvoir. Le rapport alerte sur l’aggravation de la crise politique en Libye, marquée par l’influence croissante des milices armées et l’incapacité de l’État à restaurer l’ordre.

Selon la même source, Dbeibah aurait minutieusement coordonné l’opération avec des factions armées issues de Misrata, Zawiya et Zintan pour éliminer Gheniwa. Ce dernier aurait été attiré au camp Al-Takbali sous prétexte de négociations, avant d’être exécuté sommairement dans ce que le rapport qualifie « d’exécution extrajudiciaire », selon le site North Africa News.

Figure influente de la sécurité à Tripoli, Gheniwa dirigeait l’Appareil de soutien à la stabilité. Son élimination semble révéler une tentative de Dbeibah de neutraliser des pôles de pouvoir concurrents et de redessiner la carte des forces dans la capitale.

L’assassinat de cette figure majeure de l’appareil sécuritaire a mis en lumière l’anarchie persistante à Tripoli et le manque d’autorité réelle du gouvernement central sur les milices qui y opèrent.

Cette affaire a également souligné la domination de ces factions armées sur la capitale, contournant systématiquement l’autorité de l’État, ce qui entrave toute perspective de mise en place d’un appareil sécuritaire national unifié et efficace.

Le rapport explique que les tensions entre Dbeibah et Gheniwa se sont accrues à mesure que ce dernier étendait son emprise sur des secteurs sensibles, notamment la sécurité des institutions gouvernementales, la compagnie nationale d’électricité, ainsi que l’Appareil de soutien à la stabilité, qui bénéficiait de financements considérables. Cette montée en puissance aurait alarmé Dbeibah, soucieux de préserver l’équilibre du pouvoir.

À la suite de l’assassinat, Tripoli a été secouée par des affrontements violents qui ont provoqué la suspension des vols à l’aéroport international de Mitiga, entraînant le transfert du trafic vers Misrata, des coupures de courant, et la suspension des cours et examens à l’université de Tripoli.

Malgré un cessez-le-feu conclu après ces violences, la capitale demeure sous tension. Le calme actuel est précaire, menacé à tout moment par les rivalités persistantes entre milices aux intérêts divergents.

Des analystes préviennent que le pouvoir de Dbeibah reste fragile et temporaire, d’autant plus qu’aucun successeur clair n’a encore émergé pour prendre la relève de Gheniwa au sein de l’Appareil de soutien à la stabilité. La Libye demeure profondément divisée sur le plan politique, et aucune solution durable ne semble se dessiner à court terme.

Des efforts sont en cours, tant au niveau local qu’international, pour contenir les violences, favoriser le dialogue et encourager une désescalade. Toutefois, le chemin vers une paix durable dans la capitale libyenne reste semé d’embûches.

Par ailleurs, le gouvernement de Dbeibah a été récemment secoué par une vague de démissions, incluant son second vice-premier ministre Ramadan Boujnah ainsi que les ministres de l’Économie, de l’Habitat, de la Gouvernance locale, des Finances et des Ressources hydriques. Dans les rues, des milliers de manifestants réclament le départ de Dbeibah.

Ce dernier est accusé d’échec dans plusieurs dossiers majeurs, notamment son incapacité à contrôler les milices, à désarmer la capitale, et à garantir la sécurité. Des rapports internationaux affirment que de nombreux chefs de factions armées, accusés de crimes graves dont des assassinats, échappent à la justice grâce à leurs liens avec des figures influentes du pouvoir.

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