« Collision des urnes » : Une crise plane sur les élections du deuxième plus grand pays d’Afrique
Une nouvelle crise se profile-t-elle en Afrique ? La République démocratique du Congo est au bord d’un nouveau conflit à la suite de la prolongation du vote lors d’une élection générale rejetée par l’opposition.
Les électeurs de la République démocratique du Congo continuent de voter ce jeudi, deuxième jour d’une élection générale « chaotique et parfois violente« . Les autorités ont prolongé les heures de vote dans les bureaux de vote qui n’avaient pas ouvert la veille, selon l’AFP.
Les élections dans le deuxième plus grand pays d’Afrique ont été marquées par le chaos mercredi en raison du retard dans la livraison du matériel de vote dans plusieurs régions et de problèmes techniques. Les électeurs ont également rencontré des difficultés pour trouver leur nom dans les registres, tandis que la violence a provoqué le chaos ailleurs.
Cinq candidats à la présidence ont rejeté la décision de la commission électorale de prolonger le vote et ont appelé à la refonte des élections.
Cela ne met pas seulement en jeu la légitimité de la future administration, mais suscite également des inquiétudes car les conflits électoraux au Congo débouchent souvent sur des perturbations violentes aux conséquences à long terme.
La République démocratique du Congo est le troisième plus grand producteur mondial de cuivre et le plus grand producteur de cobalt, un composant clé des batteries nécessaires à la transition verte.
S’exprimant devant des journalistes dans la capitale Kinshasa après la fermeture des bureaux de vote mercredi, le président de la commission électorale, Denis Kadima, a admis que de nombreux bureaux de vote à travers le pays avaient ouvert tard, voire pas du tout. Il a déclaré que les retards n’affecteraient pas la crédibilité du processus.
Dans une déclaration commune mercredi soir, les cinq candidats de l’opposition, dont le candidat éminent Martin Fayulu et le lauréat du prix Nobel Denis Mukwege, ont déclaré que la commission n’avait aucune autorité constitutionnelle ou légale pour prolonger le vote. Ils ont appelé à la « réorganisation de ces élections ratées par un comité électoral doté d’une structure différente » et à une date convenue mutuellement.
Les troubles le jour des élections ont suivi une campagne marquée par la violence politique et les avertissements répétés de l’opposition et des observateurs concernant le manque de transparence. Ces troubles suscitent des craintes d’une crise politique en République démocratique du Congo, s’ajoutant aux problèmes liés aux élections dans d’autres pays africains ces derniers mois, certains d’entre eux ayant dégénéré en coups d’État militaires dans des pays du Sahel africain.