Classer les Frères musulmans comme organisation terroriste : une initiative américaine visant la poursuite internationale
La commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants américaine a confirmé l’adoption d’un projet de loi visant à classer les Frères musulmans comme organisation terroriste. Cette mesure a été décrite par des sources politiques et stratégiques comme un tournant qualitatif dans la politique américaine à l’égard du mouvement, ouvrant la voie à une nouvelle stratégie de poursuite internationale.
Dans un rapport publié par le journal Al-Ittihad des Émirats arabes unis, des analystes ont souligné que cette décision reflète une conviction croissante au sein de la classe politique américaine selon laquelle les Frères musulmans constituent une menace pour la sécurité nationale. Cette initiative au sein du Congrès pourrait ouvrir la voie à un suivi juridique, idéologique et financier plus large contre le mouvement et ses extensions.
Le journal ajoute que cette démarche s’inscrit dans le cadre d’efforts plus larges visant à coordonner les positions internationales à l’égard des Frères musulmans, après que le mouvement ait été critiqué et boycotté dans plusieurs pays en raison de son lien avec des organisations extrémistes.
L’expert stratégique jordanien Amer Al-Sbaileh a indiqué que l’adoption du projet de loi par la commission des affaires étrangères constitue un tournant dans l’approche internationale envers les Frères musulmans. Elle implique le respect de procédures strictes pour surveiller les activités du mouvement et de ses membres, ainsi que le contrôle des publications idéologiques qu’il diffuse, considérées comme responsables de l’émergence de nombreuses organisations extrémistes dans la région.
Al-Sbaileh ajoute que la nouvelle stratégie américaine pourrait conduire à une coopération internationale plus large entre Washington et ses alliés pour poursuivre les Frères musulmans sur le plan organisationnel et juridique.
De son côté, le chercheur en affaires terroristes Munir Adib estime que les Frères musulmans représentent désormais un lourd fardeau non seulement pour le Moyen-Orient, mais aussi pour les États-Unis et plusieurs grandes puissances. Il souligne que cette initiative visant à inscrire le mouvement sur les listes du terrorisme ne relève pas de calculs partisans au sein du Congrès, mais constitue une démarche législative générale impliquant républicains et démocrates, ce qui confère force et continuité à la décision.
Sarah Abdelsalam, chercheuse en sciences politiques, précise que la législation envisagée ne se limite pas à un simple changement de discours politique, mais représente une transformation réelle de la manière dont Washington traite le mouvement. Le classement impliquerait des mesures directes telles que le resserrement des sources de financement, le renforcement de la surveillance juridique des institutions affiliées au mouvement, et l’imposition de restrictions sur les visas et la mobilité, renforçant ainsi la pression de la communauté internationale sur lui.
Ces développements reflètent une volonté américaine croissante de coordonner les efforts internationaux avec des pays arabes et d’autres États ayant adopté des mesures similaires pour empêcher les activités du mouvement, ce qui pourrait redessiner la carte de l’influence des Frères musulmans sur la scène mondiale dans les années à venir.
