Changements politiques en Tunisie – Pourquoi Erdoğan s’inquiète-t-il d’eux?
Le site turkishminute a examiné les relations entre le Parti islamique pour la justice et le développement (AKP) au pouvoir en Turquie et le mouvement Ennahdha, les intérêts qu’ils ont combinés au cours des dernières années, et les raisons pour lesquelles le régime Erdoğan soutient le mouvement des frères en Tunisie.
Selon un rapport du site, l’AKP a saisi une grande opportunité en nouant de solides relations avec le gouvernement Ennahdha en 2012 et 2013, après la chute de Zine el-Abidine Ben Ali, qui a gouverné le pays de 1987 à 2011. Au cours de cette période, de nombreux diplomates turcs, des dirigeants de l’AKP et des ONG pro-Erdogan se sont rendus en Tunisie. La Turquie et la Tunisie ont signé un traité d’amitié et de coopération en 2011.
Le commerce bilatéral entre la Turquie et la Tunisie a atteint plus d’un milliard de dollars en 2020, avec une coopération dans les domaines de l’exploitation minière, de l’énergie, de l’alimentation et de l’agriculture. Le ministère tunisien de la Défense a signé un contrat avec l’entreprise spatiale turque pour l’achat de drones en 2020 pour une valeur de 240 millions de dollars, après avoir refusé un accord similaire avec Paris.
Mais la transition de la Tunisie inquiète de plus en plus Erdoğan, non seulement parce que les investissements turcs sont menacés, mais aussi parce qu’elle met en danger l’intervention de la Turquie en Libye voisine, où les forces turques ont soutenu le gouvernement de réconciliation nationale libyen reconnu par les Nations unies dans le conflit avec l’armée nationale libyenne.
Selon le rapport, Erdoğan a déjà perdu deux alliés proches dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord : Le président égyptien destitué Mohamed Morsi et le président soudanais isolé Omar el-Bechir ont poussé Erdoğan à empêcher une interdiction politique sur Ennahdha, parce qu’il risquait de perdre un allié politique en Tunisie, comme en Egypte et au Soudan. Son influence pourrait s’étendre à la Libye voisine dans laquelle la Turquie parie sur son influence comme la dernière base de son influence en Afrique du Nord.