Bourita : La question du Sahara marocain n’est plus discutée à l’Union africaine
Le ministre marocain des Affaires étrangères affirme qu'un seul pays a abordé la question du Sahara marocain, bien qu'elle n'ait pas été inscrite à l'ordre du jour
Le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a affirmé que les discussions des dirigeants africains lors du sommet de l’Union africaine à Addis-Abeba portaient sur les véritables problèmes du continent, soulignant que la question du Sahara marocain n’était pas inscrite à l’ordre du jour et pourtant un seul pays a cherché à la soulever, faisant allusion indirectement à l’Algérie qui cherche à prolonger le conflit en soutenant le Front Polisario séparatiste et en fournissant un couvert politique à ses dirigeants, ce qui constitue un non-sens alors que les interventions se sont concentrées sur les crises qui sapent le développement régional.
Bourita a déclaré que « la question du Sahara marocain n’est plus discutée » au sein de l’Union africaine, les dirigeants étant convaincus de l’inutilité de ressasser certaines positions dépassées, précisant que les discours des présidents lors du sommet, y compris celui du président de la Commission africaine Moussa Faki Mahamat et du nouveau président de l’Union africaine, le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani, n’ont en aucun cas abordé le conflit artificiel autour de la région marocaine.
Il a ajouté que les dirigeants ont discuté des véritables problèmes auxquels est confronté le continent africain et qui entravent le développement et l’économie, sans s’engager dans des conflits artificiels visant à la division. Le Maroc accorde une importance capitale à son engagement envers l’Afrique en établissant des ponts de communication et des partenariats économiques basés sur des intérêts économiques mutuels, loin des surenchères politiques.
L’initiative atlantique lancée par le Maroc dans le but de permettre aux pays de la région sahélienne d’accéder à l’Atlantique est la preuve du succès du Royaume dans la mise en place de stratégies visant à promouvoir le développement économique et social sur le continent africain.
Bourita a souligné que « la paix, la sécurité et le développement sont des questions interdépendantes qui avancent de concert, d’où l’importance d’adopter une approche globale, intégrée et multidimensionnelle, basée sur l’interaction étroite entre ces trois dimensions », selon le portail national marocain.
Il a également affirmé que « la reconnaissance de la valeur des plateformes de discussion sur cette interaction est nécessaire », soulignant que « les itinéraires de Tanger, d’Aswan, de Dakar, de Luanda et de Lomé fournissent un terrain fertile pour les idées et la réussite de cette approche où le développement est le rempart principal contre l’instabilité et l’insécurité, et s’aligne avec le Plan décennal de l’Agenda 2063 ».
Il a appelé à « l’adoption de la diplomatie préventive et de la médiation pour prévenir les conflits en Afrique », affirmant que « face à la situation en Afrique, caractérisée par des défis sécuritaires et des conflits croissants, il est urgent de renforcer le système d’alerte précoce et de prévenir l’éclatement des conflits, notamment par le biais de la diplomatie préventive et de la médiation ».
Il a ajouté que la situation actuelle en Afrique « suscite une inquiétude croissante caractérisée par la persistance des défis sécuritaires… Il n’y a aucune région sur le continent aujourd’hui qui soit à l’abri des sources d’instabilité ».
Il a poursuivi en disant que « ce schéma conflictuel qui caractérise l’Afrique aujourd’hui persiste de manière préoccupante, ce qui souligne le besoin urgent d’une réponse collective et coordonnée pour préserver la paix, la sécurité, la souveraineté des États et leur intégrité territoriale ».
L’Algérie a réagi à la coopération croissante entre le Maroc et les pays africains et à l’adhésion de certains gouvernements de la région sahélienne à l’initiative atlantique par des mesures hostiles, notamment la fermeture des portes aux prêts extérieurs et l’interdiction aux entreprises de conclure des transactions avec les ports marocains, dernier signe de la confusion de la diplomatie algérienne.
Les observateurs interprètent les récentes actions de l’Algérie comme le signe d’une confusion qui frappe la diplomatie algérienne, qui craint l’augmentation de l’influence marocaine en Afrique, alors que toutes ses tentatives pour retrouver sa présence sur le continent ont échoué, notamment après la fin de l’accord de paix et de réconciliation au Mali et son incapacité à réparer ses relations avec Bamako.
La capitale éthiopienne, Addis-Abeba, a accueilli le week-end dernier les travaux de la 37e session ordinaire de la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine et le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani a pris ses fonctions de président du bloc pour l’année 2024, succédant au président tournant sortant, le président des Comores Azali Assoumani.